Pépite par Patrick Adler
"Irrésistible Offenbach"... Ébouriffant !!
Les « BOURGEOIS », c'est comme les cochons...
Autres temps, autres mœurs. Si Brel chantait son aversion des Bourgeois, c'était sans compter sur celle qu'il n'a -forcément- pas connue mais qui mérite notre focus et surtout notre admiration car, connaissant un peu son parcours et ses diverses créations, on serait plutôt tenté de chanter « Je vous ai apporté des bonbons ». Car ce qu'elle nous sert au Théâtre de Passy est une friandise acidulée qu'on déguste avec bonheur pendant 80 minutes.
Elle arrive, ébouriffée, flamboyante avec sa tignasse rousse, le crayon et le carnet à la main, à la sortie de la représentation. Cette petite boule d'énergie, perfectionniste à souhait, s'apprête sans doute à cueillir sa troupe et à lui prodiguer son ressenti de la soirée.
Rien ne saurait être laissé au hasard chez ce bout de femme rigolote et diablement intelligente qui sait aussi bien passer de l'univers de Chanel à celui du Second Empire.
Anne Bourgeois n'aime rien tant que l'idée de la troupe et sa troupe du moment, elle la dirige de main de maître dans une farce sur Offenbach qui a peu ou prou à voir avec une biographie fidèle du compositeur mais qui s'attache avec espièglerie sur ses travers de fin de vie : son goût pour les frivolités, l'argent, le sexe (ah, les femmes !), le tout sur un mode très badin et croquignolesque à souhait car le casting -comme les décors- est, pour le moins haut en couleurs et formidablement efficace.
J.Paul Farré est, comme toujours effarant de folie poétique, excentrique à souhait mais aussi émouvant, Daniel-Jean Collorredo est , comme toujours colossal , il campe un souffre-douleurs mi-sado, mi-maso, ses joutes verbales avec la camériste -merveilleuse Claudine Barjol, plus barjo que jamais dans ce rôle qu'on dirait écrit pour elle - sont à hurler de rire, tout comme son interprétation du « Que j'aime les militaires » qui deviendra, à n'en point douter, cultissime. Ajoutez à cela une Hortense Schneider -et là, le choix de la ô combien talentueuse Héloïse Wagner s'imposait - et nous entrons dans la quatrième dimension.
Elle est sautillante virevoltante, drôle à souhait, délicieusement méchante -il faut dire qu'elle en impose déjà avec sa taille par rapport au petit Maître. Frivole et cupide, manipulatrice, cette croqueuse d'hommes - dans la pièce - n'a pas son pareil pour déclencher via ses vibratos et ses mouvements de lèvres une hilarité générale.
Les seconds rôles ne sont pas en reste puisqu'ils sont à l'unisson d'une troupe qu'Anne Bourgeois sait rendre homogène.
Vous l'aurez compris, pour une heure et vingt minutes de bonheur, offrez-vous cette douceur. C'est léger, drôle, divertissant, ça bouge, ça chante, ça swingue. Et ça fait du bien !
Comme à la Belle Epoque ! A déguster sans modération !
Autres temps, autres mœurs. Si Brel chantait son aversion des Bourgeois, c'était sans compter sur celle qu'il n'a -forcément- pas connue mais qui mérite notre focus et surtout notre admiration car, connaissant un peu son parcours et ses diverses créations, on serait plutôt tenté de chanter « Je vous ai apporté des bonbons ». Car ce qu'elle nous sert au Théâtre de Passy est une friandise acidulée qu'on déguste avec bonheur pendant 80 minutes.
Elle arrive, ébouriffée, flamboyante avec sa tignasse rousse, le crayon et le carnet à la main, à la sortie de la représentation. Cette petite boule d'énergie, perfectionniste à souhait, s'apprête sans doute à cueillir sa troupe et à lui prodiguer son ressenti de la soirée.
Rien ne saurait être laissé au hasard chez ce bout de femme rigolote et diablement intelligente qui sait aussi bien passer de l'univers de Chanel à celui du Second Empire.
Anne Bourgeois n'aime rien tant que l'idée de la troupe et sa troupe du moment, elle la dirige de main de maître dans une farce sur Offenbach qui a peu ou prou à voir avec une biographie fidèle du compositeur mais qui s'attache avec espièglerie sur ses travers de fin de vie : son goût pour les frivolités, l'argent, le sexe (ah, les femmes !), le tout sur un mode très badin et croquignolesque à souhait car le casting -comme les décors- est, pour le moins haut en couleurs et formidablement efficace.
J.Paul Farré est, comme toujours effarant de folie poétique, excentrique à souhait mais aussi émouvant, Daniel-Jean Collorredo est , comme toujours colossal , il campe un souffre-douleurs mi-sado, mi-maso, ses joutes verbales avec la camériste -merveilleuse Claudine Barjol, plus barjo que jamais dans ce rôle qu'on dirait écrit pour elle - sont à hurler de rire, tout comme son interprétation du « Que j'aime les militaires » qui deviendra, à n'en point douter, cultissime. Ajoutez à cela une Hortense Schneider -et là, le choix de la ô combien talentueuse Héloïse Wagner s'imposait - et nous entrons dans la quatrième dimension.
Elle est sautillante virevoltante, drôle à souhait, délicieusement méchante -il faut dire qu'elle en impose déjà avec sa taille par rapport au petit Maître. Frivole et cupide, manipulatrice, cette croqueuse d'hommes - dans la pièce - n'a pas son pareil pour déclencher via ses vibratos et ses mouvements de lèvres une hilarité générale.
Les seconds rôles ne sont pas en reste puisqu'ils sont à l'unisson d'une troupe qu'Anne Bourgeois sait rendre homogène.
Vous l'aurez compris, pour une heure et vingt minutes de bonheur, offrez-vous cette douceur. C'est léger, drôle, divertissant, ça bouge, ça chante, ça swingue. Et ça fait du bien !
Comme à la Belle Epoque ! A déguster sans modération !
Paru le 19/04/2023
(36 notes) Théâtre de Passy Du jeudi 6 avril au dimanche 28 mai 2023
COMÉDIE. "Irrésistible Offenbach" met en scène le génial compositeur, trésor de notre patrimoine national, dans les dix dernières années de sa vie, lorsqu'il est au faîte de sa gloire et devenu incontournable dans ce Paris de fin de Second Empire, coeur battant du monde artistique. Alors qu'il dirige le Th...
|