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© Patrick Adler
Spécial Avignon par Patrick Adler
Les Parallèles

Après « Main dans la main », une pépite que nous avions découverte et encensée au Théâtre du Marais, Alexandre Oppecini récidive avec « Parallèles » où il est peut- être question de géométrie, de triangle amoureux, de quadrature du cercle des sentiments, d'équations des postures dans le couple... Dans ce bain des possibles, ira-t-on vers un nouveau théorème d'Archimède, vers un Eureka salvateur ?
Romain et Marion. Un homme. Une femme. Chabadabada... Non, nous ne sommes pas sur une plage normande mais sur un banc. Dans une ville. N'importe quelle ville. Ca n'est pas le sujet. Idem pour le banc, peu importe sa couleur, son essence, l'essentiel est pour l'heure et pour ce qui nous intéresse, ce qu'il représente, à savoir LE LIEN.
Romain. Marion. Vous ne voyez pas ? L'anagramme. Il n'y a peut-être pas de hasard dans cette rencontre... Mais allons plus avant !
Lui, c'est Romain, la petite trentaine, il trimballe un physique banal mais a une personnalité atypique. Côté langage, il oscille entre l'art déclamatoire, la poésie et les borborygmes et ce, en fonction de son état. Car ce timide maladif, nerveux en diable peut aussi avoir de petites révoltes, voire des colères. Le débit est souvent rapide, la voix rappelle le « Max la Menace » de notre enfance, ce qui le rend drôle, sympathique, donc attachant. Côté fringues, il a dû porter son choix sur les chiffonniers d'Emmaüs. C'est un comptable. La fashion-week ne compte sûrement pas dans ses priorités. D'autant qu'il est un brin irritable. Et qu'il n'entend pas se faire diriger , surtout depuis qu'il s'est fait larguer et qu'il se reconstruit dans...la solitude.
Elle, c'est Marion, la quarantaine assumée, comme le côté sexy et cash - elle dit ne rien aimer tant que se faire « déglinguer » - . Elle, c'est le refus du prosaïque, du plan-plan, du figé. C''est une amazone, une aventurière, une guerrière, qui ne s'engage en rien ni en personne, il faut juste Il faut que ça bouge , d'où ses rapports sexuels multiples, l'alcool facile et les plans sans lendemain. Une solitude assumée.

Puisqu'il faut, comme ils le disent souvent, « nommer les choses », parlons donc de ces deux trajectoires de vie qui, apparemment, s'inscrivent déjà comme deux voies parallèles : Quand l'un entend être tout pour quelqu'un, l'autre lui répond qu'elle veut être rien pour tout le monde. Pas facile à faire coïncider. Même si chacun cherche la rencontre salvatrice.

A coups de punchlines bien senties, de rebondissements dans ce huis-clos haletant qui - peut-être - donnera la réponse à la jonction improbable des deux trajectoires (parallèles ou pas parallèles ?) les comédiens, Marie-Pierre Nouveau (tonique, efficace et attachante) et Benjamin Wanguermée (burlesque et tendre jusque dans ses maladresses) nous offrent des moments jubilatoires sur un rythme soutenu, sans temps mort. On adoooooore !.
Comme toujours, la mise en scène, la bande-son, les lumières et, last but not least, le Texte participent à ces standing-ovations répétées et...amplement justifiées.
Paru le 17/07/2023

(9 notes)
PARALLELES (LES)
LA SCALA PARIS
Jusqu'au jeudi 27 mars 2025

COMÉDIE ROMANTIQUE. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs rapports aux autres. Lui est coincé dans son passé. Pour Elle, c’est la fuite en avant. Mais ensemble, ils traversent la nuit et se cherchent dans le présent. Si différents l’un de...

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