Spécial Avignon par Patrick Adler
Oscar et la Dame Rose
Je suis malade, complètement malade…
Ou comment l'enfant Oscar devient résilient grâce à une adulte, l'infirmière empathique : Mamie Rose.
Il aura suffi d'une rencontre, capitale, pour que l'enfant leucémique, en proie à la fatigue et au doute, s'éveille à nouveau au monde. Et c'est un tourbillon d'énergie, une boule d'humanité qui va déferler dans sa chambre et lui imposer par le jeu dix derniers jours magiques sur fond de foi : foi en soi, foi en Dieu, foi en la vie.
Ce n'est pas le Pari de Pascal mais ça lui ressemble. « Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus », dit Mamie Rose. Et l'enfant écrit chaque jour à Dieu. Mamie Rose, personnage extravagant du conte a les rotondités, le verbe haut de la catcheuse qu'elle était - ne l'appelait-on pas « l'Etrangleuse du Languedoc » ? - et pour autant elle est le baume salvateur, la clef à tous les questionnements d'Oscar. Elle l'amuse autant qu'elle le rassure, elle est généreuse et débonnaire autant qu'autoritaire et surtout, elle le défend bec et ongles. Elle a réponse à tout et ça lui fait un bien fou : Oui, Oscar, tes parents l'aiment, tu ne dois pas leur en vouloir, non, Dieu n'est pas le Père Noël, Dieu est immatériel, il a compassion et amour. L'enfant entend, l'enfant acquiesce. Mamie Rose lui apprend aussi et surtout à s'accepter, à s'aimer, lui qui ne se voit que comme un malade qui « ne fait pas plaisir ». L'empathique transmet l'empathie.
Comme dans les contes, et parce que l'enfant est en fin de vie, les derniers moments que lui et sa confidente vont partager sont surnaturels. La montre de Mamie Rose figure non plus les secondes, les minutes, les heures mais les années. On passe ainsi d'un Oscar à 10 ans à un Oscar à 110 ans et ce, en une heure et quelques. Jolie trouvaille de mise en scène, tout comme les décors, très inspirés des BD - des panneaux représentant les enfants amis d'Oscar à l'hôpital ou les vitraux d'une chapelle - qui, non seulement ne « plombent » pas ( Et pourtant, on est dans un hôpital !) mais donnent de la gaîté. Cerise sur le gâteau, Olivier Martin, le « Deus ex machina » - Il a adapté et mis en scène l'œuvre d'Eric-Emmanuel Schmidt - a ajouté des trappes dans les panneaux, d'où sortent ces petits personnages, tous évidemment incarnés par Mamie Rose. Pop-corn, Einstein, Sandrine et évidemment Peggy Blue, l'amoureuse - très vite mariée à Oscar dans l'histoire - ils sont tous là et apportent de la vie.
Ces dix jours offerts par Mamie Rose à Oscar au crépuscule de sa vie ont l'effet et la force douce des soins palliatifs. Par le traitement léger, presque badin de la maladie, par le jeu à la fois espiègle et touchant d'Oscar (Saluons la performance du très talentueux Anaël Alexandre, il a dû remplacer in extremis Thomas Violleau, blessé) qui « regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois », par l'humanité qui se dégage de Mamie Rose (Delphine Chicoineau est bouleversante), on ressort de la pièce avec une force de vie décuplée ! Courez voir cette pépite !
Jusqu'au 29 Juillet à 10H
Aux 3 Soleils-Buffon
4, rue Buffon
84000. Avignon
Ce n'est pas le Pari de Pascal mais ça lui ressemble. « Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus », dit Mamie Rose. Et l'enfant écrit chaque jour à Dieu. Mamie Rose, personnage extravagant du conte a les rotondités, le verbe haut de la catcheuse qu'elle était - ne l'appelait-on pas « l'Etrangleuse du Languedoc » ? - et pour autant elle est le baume salvateur, la clef à tous les questionnements d'Oscar. Elle l'amuse autant qu'elle le rassure, elle est généreuse et débonnaire autant qu'autoritaire et surtout, elle le défend bec et ongles. Elle a réponse à tout et ça lui fait un bien fou : Oui, Oscar, tes parents l'aiment, tu ne dois pas leur en vouloir, non, Dieu n'est pas le Père Noël, Dieu est immatériel, il a compassion et amour. L'enfant entend, l'enfant acquiesce. Mamie Rose lui apprend aussi et surtout à s'accepter, à s'aimer, lui qui ne se voit que comme un malade qui « ne fait pas plaisir ». L'empathique transmet l'empathie.
Comme dans les contes, et parce que l'enfant est en fin de vie, les derniers moments que lui et sa confidente vont partager sont surnaturels. La montre de Mamie Rose figure non plus les secondes, les minutes, les heures mais les années. On passe ainsi d'un Oscar à 10 ans à un Oscar à 110 ans et ce, en une heure et quelques. Jolie trouvaille de mise en scène, tout comme les décors, très inspirés des BD - des panneaux représentant les enfants amis d'Oscar à l'hôpital ou les vitraux d'une chapelle - qui, non seulement ne « plombent » pas ( Et pourtant, on est dans un hôpital !) mais donnent de la gaîté. Cerise sur le gâteau, Olivier Martin, le « Deus ex machina » - Il a adapté et mis en scène l'œuvre d'Eric-Emmanuel Schmidt - a ajouté des trappes dans les panneaux, d'où sortent ces petits personnages, tous évidemment incarnés par Mamie Rose. Pop-corn, Einstein, Sandrine et évidemment Peggy Blue, l'amoureuse - très vite mariée à Oscar dans l'histoire - ils sont tous là et apportent de la vie.
Ces dix jours offerts par Mamie Rose à Oscar au crépuscule de sa vie ont l'effet et la force douce des soins palliatifs. Par le traitement léger, presque badin de la maladie, par le jeu à la fois espiègle et touchant d'Oscar (Saluons la performance du très talentueux Anaël Alexandre, il a dû remplacer in extremis Thomas Violleau, blessé) qui « regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois », par l'humanité qui se dégage de Mamie Rose (Delphine Chicoineau est bouleversante), on ressort de la pièce avec une force de vie décuplée ! Courez voir cette pépite !
Jusqu'au 29 Juillet à 10H
Aux 3 Soleils-Buffon
4, rue Buffon
84000. Avignon
Paru le 24/07/2023