Il a dû faire sien l'adage du Maître Peter Brook qui disait aux comédiens avant d'entrer en scène : « N'ayez pas peur des spectateurs, ils sont venus pour jouer avec vous ».

Lui n'a peur de rien. Et surtout pas du public avec qui il n'aime rien tant que jouer. Il joue pour lui et avec lui. Il est comme ça, Hervé.
Avec cet éternel sourire aux lèvres, ce grand gamin surdoué s'amuse en une heure à créer un « Scapin pour les nuls », interactif à souhait. D'emblée, il plante le décor - le plateau est nu - et donne au public les clefs pour imaginer les lieux de vie, les personnages. Comme chez Guignol. Et le public suit. Pour la pièce, tout au plus se sert- il d'un banc, d'un sac, d'un bâton pour la fameuse scène du « Qu'allait-il faire dans cette galère ?». Facétieux en diable, il n'hésite pas à introduire des éléments anachroniques comme un téléphone, à nous inventer un adaptateur fictif, des comédiens imaginaires, à nous livrer des anecdotes croustillantes qui n'ont rien à voir avec la pièce mais l'intègrent par la magie de son verbe. Il va vite mais attention, son dilettantisme de façade cache une précision d'horloger. On suit la trame, certes un peu amputée. Efficacité oblige. On a un « digest » de l'œuvre. En une heure il va à l'essentiel tout en gardant le texte originel. S'il a conquis le public depuis trente ans, c'est qu'il est formidablement intelligent, inventif et travailleur. En Avignon, il affiche déjà deux succès cette année : son « Scapin » et un des plus grands coups de cœur des programmateurs : « Virginie et Paul ». Sans oublier les autres pièces en tournée.
En cette période de canicule, prendre un bon bol d'air avec Devolder, croyez-moi, c'est salutaire !

Jusqu'au 29 Juillet à 15h
A L'Essaion
33, rue de la Carreterie
84000. Avignon