Zoom par Patrick Adler
Gustave Eiffel, en fer et contre tous
Au Lucernaire
Ah ! Alexandre Delimoges ou le «pedago-ludique » de l'Histoire. C'est sa marque de fabrique. Souvenez-vous ! Il nous avait enchantés en Avignon avec sa conférence imaginaire sur « le Radeau de la Méduse », faisant du Off 2023 un de ses plus grands succès. Il récidive aujourd'hui avec le même bonheur ,le même talent, en nous narrant le chemin de croix - et de fer - d'un visionnaire aussi méthodique que «métallique » : Gustave Eiffel.
Il a failli voir achopper l'œuvre de sa vie : la dame de fer. La Tour qui portera son nom.
La raison ? Une grève... dans la plus pure tradition française, me direz-vous.
Et il invente alors le management. A trois mois de l'inauguration de l'Exposition Universelle. Comme il inventera les normes de sécurité pour les ouvriers du bâtiment.
Et tant d'autres choses...
On est en 1889, on fête le centenaire de la Révolution Française. Et ça tombe bien, car, quelque part ,il est révolutionnaire. Par son aspect visionnaire, toujours en mouvement , son combat perpétuel contre l'immobilisme.
Comme il est conservateur aussi parce qu'il appartient à une coterie qu'il ne saurait renier - c'est sa famille -. qui lui est souvent utile (n'oublions pas que c'est son projet qui est choisi pour l'édification d'une tour à Paris, balayant ainsi la bonne centaine d'autres). Talent et Relations font parfois bon ménage...
Eiffel est devenu emblématique de la France après avoir essaimé le monde, construit ponts, viaducs et autres édifices partout où on le demandait. C'est à dire ... partout.
C'est donc l'histoire d'un génie du XIXe siècle qu'Alexandre Delimoges nous invite à découvrir en 75 minutes. Vous n'aimez rien tant que la petite histoire dans la Grande Histoire ? Alors, vous allez être servis !
Avec précision, méthode , pédagogie et grande intelligence, on entre avec lui de plain-pied dans la Révolution Industrielle. Le rythme est soutenu, presque haletant. La science interroge, lui aussi. Les spectateurs que nous sommes deviennent élèves du professeur d'un soir qui, malicieusement, étudie les réponses, renvoie dans les cordes , acquiesce, moque. Facétieux en diable - peut-être pour faire passer des théorèmes et autres calculs compliqués en rapport à la construction - Alexandre Delimoges est à la fois le prof d'histoire rêvé, le conteur idéal , le conférencier de musée qu'on s'arrache.
Élégant et souriant, autoritaire et doux, aussi exact dans le geste que dans le mot, il emporte son auditoire, le fascine, l'émeut même. Il n'oublie rien, ni le timing quand il sort sa montre à gousset ni l'émotion quand il relativise le féerique de l'aventure de la Dame de fer, certes rendue rentable après un an seulement, mais qui n'empêchera ni, les avanies, ni les coups bas, ni les trahisons Ainsi l'affaire du canal de Panama qui agit comme le sparadrap du Capitaine Haddock sur Eiffel, riche et célèbre mais ébranlé.
Le courrier posé sur le guéridon atteste des lettres de rappel et autres condamnations au milieu de missives plus joyeuses et surtout plus laudatives. Exit le Eiffel volontaire, arrogant, sûr de lui. La carapace se fendille, les larmes coulent, Eiffel est touché. Tant d'ingratitude, de jalousie...
Ce sont toutes ces facettes de la personnalité d'Eiffel qu'Alexandre Delimoges inspecte par souci d'exactitude, de véracité.
Standing ovation méritée après 75 minutes pour ce seul-en-scène audacieux, brillant, qui s'inscrit dans une programmation exigeante : celle du Lucernaire.
Courez l'applaudir !
La raison ? Une grève... dans la plus pure tradition française, me direz-vous.
Et il invente alors le management. A trois mois de l'inauguration de l'Exposition Universelle. Comme il inventera les normes de sécurité pour les ouvriers du bâtiment.
Et tant d'autres choses...
On est en 1889, on fête le centenaire de la Révolution Française. Et ça tombe bien, car, quelque part ,il est révolutionnaire. Par son aspect visionnaire, toujours en mouvement , son combat perpétuel contre l'immobilisme.
Comme il est conservateur aussi parce qu'il appartient à une coterie qu'il ne saurait renier - c'est sa famille -. qui lui est souvent utile (n'oublions pas que c'est son projet qui est choisi pour l'édification d'une tour à Paris, balayant ainsi la bonne centaine d'autres). Talent et Relations font parfois bon ménage...
Eiffel est devenu emblématique de la France après avoir essaimé le monde, construit ponts, viaducs et autres édifices partout où on le demandait. C'est à dire ... partout.
C'est donc l'histoire d'un génie du XIXe siècle qu'Alexandre Delimoges nous invite à découvrir en 75 minutes. Vous n'aimez rien tant que la petite histoire dans la Grande Histoire ? Alors, vous allez être servis !
Avec précision, méthode , pédagogie et grande intelligence, on entre avec lui de plain-pied dans la Révolution Industrielle. Le rythme est soutenu, presque haletant. La science interroge, lui aussi. Les spectateurs que nous sommes deviennent élèves du professeur d'un soir qui, malicieusement, étudie les réponses, renvoie dans les cordes , acquiesce, moque. Facétieux en diable - peut-être pour faire passer des théorèmes et autres calculs compliqués en rapport à la construction - Alexandre Delimoges est à la fois le prof d'histoire rêvé, le conteur idéal , le conférencier de musée qu'on s'arrache.
Élégant et souriant, autoritaire et doux, aussi exact dans le geste que dans le mot, il emporte son auditoire, le fascine, l'émeut même. Il n'oublie rien, ni le timing quand il sort sa montre à gousset ni l'émotion quand il relativise le féerique de l'aventure de la Dame de fer, certes rendue rentable après un an seulement, mais qui n'empêchera ni, les avanies, ni les coups bas, ni les trahisons Ainsi l'affaire du canal de Panama qui agit comme le sparadrap du Capitaine Haddock sur Eiffel, riche et célèbre mais ébranlé.
Le courrier posé sur le guéridon atteste des lettres de rappel et autres condamnations au milieu de missives plus joyeuses et surtout plus laudatives. Exit le Eiffel volontaire, arrogant, sûr de lui. La carapace se fendille, les larmes coulent, Eiffel est touché. Tant d'ingratitude, de jalousie...
Ce sont toutes ces facettes de la personnalité d'Eiffel qu'Alexandre Delimoges inspecte par souci d'exactitude, de véracité.
Standing ovation méritée après 75 minutes pour ce seul-en-scène audacieux, brillant, qui s'inscrit dans une programmation exigeante : celle du Lucernaire.
Courez l'applaudir !
Paru le 18/09/2023
(30 notes) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Du mercredi 23 août au dimanche 5 novembre 2023
SEUL-E EN SCÈNE. Plongez dans l'incroyable aventure de la Révolution industrielle avec ses grands hommes, ses formidables inventions et ses coups bas. Découvrez comment le visionnaire Eiffel, emblème du progrès, de l'inventivité et du génie du XIXème siècle, fut jeté en pâture aux Français et releva fièrement la t...
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