Zoom par Patrick Adler
La petite débrouille
aux Enfants du Paradis
Après La Divine Comédie , Le Lucernaire, «La p'tite débrouille » monte encore en puissance en s'installant aux Enfants du Paradis. Chronique d'un succès que nous avions annoncé. Comme une évidence !
Découvrez, si ce n'est déjà fait, le fabuleux destin de trois p'tits malins.
Découvrez, si ce n'est déjà fait, le fabuleux destin de trois p'tits malins.
En voyant l'affiche, on fait forcément un parallèle avec la Grande Vadrouille, comédie familiale mythique, un des plus grands succès du cinéma français.
Mais nous sommes au théâtre, les moyens sont limités.
Alors, que nous réserve cette « p'tite débrouille » ?
A l'instar des films d'après-guerre, remplis de bons sentiments, de héros ordinaires, où se mêlent avec bonheur rires et émotions, Franck Le Hen signe là une comédie à la fois drôle et touchante en introduisant la « p'tite histoire » dans la Grande Histoire. Et pourtant il y avait plus sexy que d'écrire un huis-clos sur fond de seconde guerre mondiale, avec trois « gueules cassées », trois cabossés de la vie, confinés dans la chambre d'un hôpital abandonné.
Ces personnages, aussi caricaturaux qu'humains, malgré leurs différences, leurs zones d'ombre, leurs fêlures, il leur donne chair et vie par de savoureux dialogues.
On les découvre d'abord dans leur unicité : Jean, zazou réfugié, Paul, handicapé moteur, Michèle, fermière de son état, la brave fille-bon teint- qui aime Pétain, mais ce « chacun pour soi » qui vadrouille va progressivement se muer en « chacun pour tous » dans la « p'tite débrouille ».
Paul est le pivot, le « régional de l'étape, le gardien du temple -il y habite depuis dix ans -, c'est le roi de l'intendance (il gère l'ordinaire, donc le couvert). Son infirmité, sa claudication le font apparaître comme éthylique aux yeux de l'occupant, il peut donc sortir à sa guise et glaner des infos, c'est le « résistant » du groupe.
Jean, lui, est blessé, (au pied mais surtout à l'âme), il se cache, à l'instar de son habit de zazou, il échappe à tout, se déclare en fuite, puis déserteur puis...ne spolions pas la suite. Michèle, sa cousine, personnage haut en couleurs, assez ordinaire et détestable au départ - elle ne résiste à rien et surtout pas à la tentation - va devenir peu à peu le lien et le liant du trio. En se dévoilant, en lâchant prise sur ses présupposés, en s'interrogeant sur sa position d'épouse et de femme, elle va opérer une mue impressionnante.
Chacun a sa « p'tite histoire » et la somme de ces « p'tites histoires » va nous offrir un feuilleton dont on ne voudrait perdre la moindre séquence. C'est dire s'ils sont attachants !
Le confinement, la promiscuité vont les rapprocher, les unir, avoir raison de leur différence. Exit les non-dits, chacun se découvre au fil du temps, jusqu'à se mettre à nu.
C'est une pièce sur la tolérance qui nous interroge. Qu'aurions-nous fait ? Serions-nous devenus des Justes ? Aurions-nous résisté ? Aurions-nous cédé à cette petite lâcheté ordinaire ?...
Avec cette comédie intelligente et sensible, délicate et drôle - sans punchlines appuyées - Franck Le Hen vient de nous offrir son plus bel Opus.
Ajoutez à cela un casting « décoiffant » : Mathieu Nina, aussi tendre que bouleversant, Mélanie Kah, une Arletty Picarde drôle et touchante, Franck Le Hen, sensible et délicat.
Sans oublier la mise en scène au cordeau, très habile dans un espace scénique aussi restreint Elle est signée Coralie Baroux.
Courez applaudir ce petit joyau !
Mais nous sommes au théâtre, les moyens sont limités.
Alors, que nous réserve cette « p'tite débrouille » ?
A l'instar des films d'après-guerre, remplis de bons sentiments, de héros ordinaires, où se mêlent avec bonheur rires et émotions, Franck Le Hen signe là une comédie à la fois drôle et touchante en introduisant la « p'tite histoire » dans la Grande Histoire. Et pourtant il y avait plus sexy que d'écrire un huis-clos sur fond de seconde guerre mondiale, avec trois « gueules cassées », trois cabossés de la vie, confinés dans la chambre d'un hôpital abandonné.
Ces personnages, aussi caricaturaux qu'humains, malgré leurs différences, leurs zones d'ombre, leurs fêlures, il leur donne chair et vie par de savoureux dialogues.
On les découvre d'abord dans leur unicité : Jean, zazou réfugié, Paul, handicapé moteur, Michèle, fermière de son état, la brave fille-bon teint- qui aime Pétain, mais ce « chacun pour soi » qui vadrouille va progressivement se muer en « chacun pour tous » dans la « p'tite débrouille ».
Paul est le pivot, le « régional de l'étape, le gardien du temple -il y habite depuis dix ans -, c'est le roi de l'intendance (il gère l'ordinaire, donc le couvert). Son infirmité, sa claudication le font apparaître comme éthylique aux yeux de l'occupant, il peut donc sortir à sa guise et glaner des infos, c'est le « résistant » du groupe.
Jean, lui, est blessé, (au pied mais surtout à l'âme), il se cache, à l'instar de son habit de zazou, il échappe à tout, se déclare en fuite, puis déserteur puis...ne spolions pas la suite. Michèle, sa cousine, personnage haut en couleurs, assez ordinaire et détestable au départ - elle ne résiste à rien et surtout pas à la tentation - va devenir peu à peu le lien et le liant du trio. En se dévoilant, en lâchant prise sur ses présupposés, en s'interrogeant sur sa position d'épouse et de femme, elle va opérer une mue impressionnante.
Chacun a sa « p'tite histoire » et la somme de ces « p'tites histoires » va nous offrir un feuilleton dont on ne voudrait perdre la moindre séquence. C'est dire s'ils sont attachants !
Le confinement, la promiscuité vont les rapprocher, les unir, avoir raison de leur différence. Exit les non-dits, chacun se découvre au fil du temps, jusqu'à se mettre à nu.
C'est une pièce sur la tolérance qui nous interroge. Qu'aurions-nous fait ? Serions-nous devenus des Justes ? Aurions-nous résisté ? Aurions-nous cédé à cette petite lâcheté ordinaire ?...
Avec cette comédie intelligente et sensible, délicate et drôle - sans punchlines appuyées - Franck Le Hen vient de nous offrir son plus bel Opus.
Ajoutez à cela un casting « décoiffant » : Mathieu Nina, aussi tendre que bouleversant, Mélanie Kah, une Arletty Picarde drôle et touchante, Franck Le Hen, sensible et délicat.
Sans oublier la mise en scène au cordeau, très habile dans un espace scénique aussi restreint Elle est signée Coralie Baroux.
Courez applaudir ce petit joyau !
Paru le 20/09/2023
(114 notes) SCÈNE PARISIENNE (LA) Du jeudi 28 septembre 2023 au mardi 27 février 2024
COMÉDIE. 1942. Jean, un zazou blessé et obligé de fuir, trouve refuge dans un hôpital psychiatrique abandonné de Picardie ou survit Paul, un handicapé moteur de naissance, devenu membre actif d’un réseau de résistants. Rejoints par Michèle, la cousine de Jean, une fermière adoratrice de Pétain, ils vont de...
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