Elle eût pu être psychologue, Yamina Hadjaoui. Du droit qu'elle a étudié à la fac et dont elle a fait son premier métier - elle est juriste -, elle a gardé la rigueur, la précision, le sens du détail. Comme elle n'aime rien tant que démêler les écheveaux chez ses contemporains - on est toujours dans la sémantique juridique - et que le quotidien du couple lui donne matière à réflexion et analyse, elle a sans doute trouvé habile d'écrire une pièce mi-boulevard mi-polar qui, par ses punch-lines bien senties, déclenche les rires tout en interrogeant.

Dans ce huis clos où la cocue mène la danse et trouve sa revanche, les masques tombent. C'est l'ouverture de la chasse où le « friends for ever » prend du plomb dans l'aile, aussi bien chez la bécasse que chez la pintade. Quant au blaireau que figurerait le mâle aussi séducteur que couard face à elles, il prend aussi quelques balles dans le poil.
Résolument moderne et féministe , l'autrice renvoie dos à dos les couples installés et les « non-déclarés ». Tous s'inscrivent dans la même hypocrisie. Sous couvert de morale, de pudeur ou d'ennui, on comprend vite que tout ce beau monde vit dans les faux-semblants. Ca se trompe à tout va mais ça ne se dit pas. Sauf dans cette réunion improbable où, par le jeu habile de la maîtresse des lieux abusée, les politesses et autres banalités vont laisser place aux petits règlements de comptes entre « amis ». C'est assez bien vu, parfois même jubilatoire. La parabole du vin -blanc ou rouge - pour trouver la coupable et la nomination de la « profiler » d'un soir ajoutent à la gaudriole très kitsch de l'enquête qui, entre grossesse tardive, « marrainage », faux ou vrai mariage, bisexualité, clubs libertins, aversion pour les rognons nous baladent pendant plus d'une heure. Ces « Petits meurtres entre amis » auront-ils une incidence sur les couples ? Qui a trompé ? Qui a volé l'Orange ?
A vous de le découvrir !