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© Sydney Carron
Interview par Jeanne Hoffstetter
Stéphane de Groodt
"Un léger doute" au théâtre de la Renaissance

Un léger doute instillé par Stéphane de Groodt. Sur scène, quatre comédiens, y compris lui-même, jouent la première pièce dont il est l'auteur, mise en scène par Jérémie Lippman. Que devient un personnage lorsqu'il n'y a personne dans la salle pour le voir vivre ? Là est la question.
Entre jeu et hors-jeu, fiction et réalité, jeux de mots et questions existentielles, cette idée folle née du confinement sème l'hilarité dans la salle. Le public suit comme un seul homme ce drôle de jeu !
Oui, c'est un vrai bonheur de voir jouer une pièce que l'on a écrite et d'y participer. C'est inédit pour moi et ça me réjouit vraiment.

Ce désir d'écrire une pièce vous taraudait-il depuis longtemps ?
Je pense qu'à partir du moment où j'ai un stylo, j'ai envie d'écrire toutes sortes de textes que ce soit des nouvelles, des chroniques, un scénario, une pièce... J'aime bien mettre en permanence des cartouches d'encre dans mon stylo pour les laisser couler sur une feuille de papier vers toutes les formes possibles. En tout cas, j'avais cette envie de pièce et depuis toujours, j'essaie d'aller au bout de mes envies.

N'est-il pas difficile de jouer une telle pièce, digne d'un mécanisme horloger particulièrement sophistiqué pour que l'on ne s'y perde pas, et que l'on a écrite de surcroit ?
Oui, c'est difficile parce que par moment je décroche et deviens spectateur de ce qui se passe. J'entre, je sors, je suis Stéphane, je suis Jacques, et en plus de l'avoir écrite, je regarde mes camarades évoluer, oui c'est assez compliqué pour moi. Je crois que j'ai dû faire quinze ou vingt versions, à chaque fois je repassais dessus et comme je n'ai pas d'égo, même en répétition si Éric, Bérangère ou Constance me disaient qu'ils avaient un petit problème, je reprenais... En fait, c'est de la musique et comme j'étais dans la même orchestration qu'eux, je me rendais compte qu'il y avait une note de trop, ou une note qui ne fonctionnait pas, qu'effectivement il y avait une dissonance par endroit. Alors, je changeais pour rendre la chose plus efficace, plus audible, plus facile à jouer, car le but ultime est de jouer. Certaines choses fonctionnent très bien à l'écrit mais en les voyant jouées je me rendais compte que ça ne fonctionnait plus.

Aujourd'hui, qu'est-ce qui vous conduit à accepter ou non un projet ?
Notre métier repose surtout sur les rencontres, les liens que nous avons les uns avec les autres et je crois que je ne pourrais pas accepter un projet si ce n'est pas avec des gens que j'aime et que j'apprécie. Aujourd'hui, à mon âge, avec ce que j'ai fait, je privilégie ces moments de vie, ces moments de jeu qui me resteront bien plus longtemps qu'un personnage dans un film ou une pièce.

C'est peut-être un peu tôt pour vous demander si vous avez envie d'écrire une autre pièce, si vous avez un projet en tête...
J'ai commencé à écrire une deuxième pièce mais je dois digérer celle-là avant. J'ai aussi deux ou trois projets de scénarios que j'aimerais réaliser. Mon envie absolue maintenant c'est d'être derrière la caméra et de réaliser. Oui !
Paru le 21/12/2023

(47 notes)
UN LÉGER DOUTE
THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE
Du vendredi 29 septembre 2023 au dimanche 7 janvier 2024

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