Interview par Jeanne Hoffstetter
Marc Fayet
auteur de “Mata Hari, ou la justice des hommes” au Petit Montparnasse
Encouragé par Delphine Piard à écrire l'histoire de Mata Hari, qu'elle veut absolument porter à la scène, Marc Fayet accepte et se passionne à son tour pour la jeune Hollandaise arrivée en France pour se faire connaître et oublier les drames qui ont jalonnés sa vie.
Vous ne nous avez pas habitués à vous intéresser à des personnages qui se sont illustrés dans l'Histoire...
C'est vrai que je n'ai pas une fascination naturelle pour ça. J'avais écrit sur le procès Dominici que Robert Hossein avait mis en scène et qui était une véritable commande. C'est donc la deuxième fois que je m'attelle à un destin historique, l'histoire de Margaretha Zeele devenue Mata Hari, m'a passionné.
Après que l'enthousiasme de Delphine Piard vous ait convaincu, de quelle façon avez-vous abordé ce travail ?
En étudiant à mon tour le personnage, je me suis rendu compte qu'il y avait des tas de choses qu'on ne savait pas. J'ai choisi le dossier d'instruction comme base d'étude et, à partir de là, j'ai travaillé sur des flash-back, puisqu'elle se confronte régulièrement au capitaine Bouchardon chargé de l'interroger. Elle évoque ainsi des époques marquantes de sa vie, très symptomatiques du destin qui a été le sien. La pièce est née comme ça. J'ai soumis mon idée à Delphine, et nous avons travaillé en parfaite collaboration. Elle me nourrissait tout en me faisant totalement confiance sur la manière dont j'avais décidé de m'approprier le personnage pour en écrire la forme théâtrale. Ensuite est venu le travail au plateau avec les acteurs qui ont pu apporter leurs propositions sur la manière d'incarner leurs personnages. Ariane Mourier et Olivier Claverie, dans les rôles principaux, aux côtés de Maud Le Guénégal et Bruno Paviot pour interprèter tous les personnages qui, à un moment donné, ont eu une quelconque relation avec Mata Hari.
Vous semblez éprouver une grande compassion pour la personne que vous avez découverte derrière les fantasmes qui ont alimenté son histoire...
Je me suis vite rendu compte que le dossier d'instruction était très mince. Le fait qu'elle a couché et joué double jeu avec des officiers Français et Allemands est indiscutable. Mais, elle voyait surtout là le moyen de maintenir la vie dispendieuse qu'elle avait, du temps où elle faisait fantasmer les hommes en se disant danseuse orientale au musée Guimet et ailleurs. Elle usait de ses charmes et les a ensuite utilisés pendant la guerre. Mais c'était surtout une stripteaseuse vedette devenue une petite espionne médiocre, poussée par son appât du gain. Elle a été manipulée et, malgré sa malice, elle était d'une grande naïveté. On sent une femme qui a la volonté de se sortir par tous les moyens des drames qui ont jalonné sa vie et qui ne sont pas forcément les plus nobles. J'ai toujours été fasciné et touché par ces personnes qui ne sont plus nulle part et, malgré ce qui leur arrive, essaient de renaître et se disent : "Non, je ne suis pas morte !"
La pièce est formidablement bien accueillie ! Une conclusion ?
Il s'agit d'une création collective dont je suis l'auteur principal, et l'esprit collectif me va très bien. J'ai toujours travaillé comme ça. On est allés ensemble au bout de notre désir commun !
C'est vrai que je n'ai pas une fascination naturelle pour ça. J'avais écrit sur le procès Dominici que Robert Hossein avait mis en scène et qui était une véritable commande. C'est donc la deuxième fois que je m'attelle à un destin historique, l'histoire de Margaretha Zeele devenue Mata Hari, m'a passionné.
Après que l'enthousiasme de Delphine Piard vous ait convaincu, de quelle façon avez-vous abordé ce travail ?
En étudiant à mon tour le personnage, je me suis rendu compte qu'il y avait des tas de choses qu'on ne savait pas. J'ai choisi le dossier d'instruction comme base d'étude et, à partir de là, j'ai travaillé sur des flash-back, puisqu'elle se confronte régulièrement au capitaine Bouchardon chargé de l'interroger. Elle évoque ainsi des époques marquantes de sa vie, très symptomatiques du destin qui a été le sien. La pièce est née comme ça. J'ai soumis mon idée à Delphine, et nous avons travaillé en parfaite collaboration. Elle me nourrissait tout en me faisant totalement confiance sur la manière dont j'avais décidé de m'approprier le personnage pour en écrire la forme théâtrale. Ensuite est venu le travail au plateau avec les acteurs qui ont pu apporter leurs propositions sur la manière d'incarner leurs personnages. Ariane Mourier et Olivier Claverie, dans les rôles principaux, aux côtés de Maud Le Guénégal et Bruno Paviot pour interprèter tous les personnages qui, à un moment donné, ont eu une quelconque relation avec Mata Hari.
Vous semblez éprouver une grande compassion pour la personne que vous avez découverte derrière les fantasmes qui ont alimenté son histoire...
Je me suis vite rendu compte que le dossier d'instruction était très mince. Le fait qu'elle a couché et joué double jeu avec des officiers Français et Allemands est indiscutable. Mais, elle voyait surtout là le moyen de maintenir la vie dispendieuse qu'elle avait, du temps où elle faisait fantasmer les hommes en se disant danseuse orientale au musée Guimet et ailleurs. Elle usait de ses charmes et les a ensuite utilisés pendant la guerre. Mais c'était surtout une stripteaseuse vedette devenue une petite espionne médiocre, poussée par son appât du gain. Elle a été manipulée et, malgré sa malice, elle était d'une grande naïveté. On sent une femme qui a la volonté de se sortir par tous les moyens des drames qui ont jalonné sa vie et qui ne sont pas forcément les plus nobles. J'ai toujours été fasciné et touché par ces personnes qui ne sont plus nulle part et, malgré ce qui leur arrive, essaient de renaître et se disent : "Non, je ne suis pas morte !"
La pièce est formidablement bien accueillie ! Une conclusion ?
Il s'agit d'une création collective dont je suis l'auteur principal, et l'esprit collectif me va très bien. J'ai toujours travaillé comme ça. On est allés ensemble au bout de notre désir commun !
Paru le 02/12/2023
(81 notes) LE PETIT MONTPARNASSE Du jeudi 31 août au dimanche 31 décembre 2023
COMÉDIE DRAMATIQUE. En février 1917. Marguaretha Von Zelle alias Mata-Hari est extraite de sa cellule pour être présentée devant le capitaine Bouchardon chargé de l’interroger avant son procès pour intelligence avec l’ennemi. Même si son sort semble scellé d’avance, son interrogatoire va lui permettre de revivre douz...
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