© Bruno Perroud
Dossier par Jeanne Hoffstetter
Didier Long
met en scène Claudel et Franck Ferrand
Un classique au théâtre de Poche, une création au théâtre Antoine. Deux auteurs dont le metteur en scène s'empare avec la passion et la sensibilité qui le caractérisent. Claudel et ses adeptes éblouis, Claudel « le contradictoire » souvent mal perçu. Franck Ferrand, l'historien érudit qui nous raconte avec enthousiasme la petite histoire derrière la grande.
A propos de "L'Échange" de Paul Claudel.
Le 12 septembre débutait l'aventure. François, le petit fils de l'auteur est venu, enthousiasmé par le spectacle. Il raconte au metteur en scène les moments partagés avec son grand-père. Quelques jours plus tard, je rencontre Didier Long. L'Échange appartient à ses souvenirs de cours. « C'est une œuvre envoûtante qui se rappelle à vous régulièrement. Aujourd'hui avec l'affrontement des idéaux, élevés au rang de vérité par ceux qui s'en prévalent, la pièce résonne particulièrement : la liberté, la religion, l'argent, l'art...Quatre tiraillements de l'auteur pour quatre personnages, qui, chacun pour une part, le représente, Quatre âmes tourmentées que Claudel met à nu à travers une langue puissante, imagée, symbolique. Une écriture sensitive et néanmoins concrète, qui se joue les pieds ancrés dans le sol et la tête dans les étoiles.»
Alors je suis allée voir "L'Échange", moi qui n'avais que « croisé » Claudel sans m'y attarder. Et là, face à un décor brut, un escabeau, un voile blanc, une balançoire signifiante, face à la puissance des quatre comédiens, merveilleusement dirigés par Didier Long qui, lui et eux ensemble, ne craignent ni la chair faite homme, ni les égarements et les contradictions qui nous rendent si humains, ni non plus, la délicatesse d'un geste, d'un regard, d'une parole qui doucement se perd... Là, j'ai regardé et écouté Claudel autrement...
A propos de "Courageuses", de Franck Ferrand
Franck Ferrand ? « Un homme passionné, extrêmement cultivé avec lequel l'Histoire devient d'une limpidité jubilatoire. Avec lui l'Histoire avec un grand H s'écrit humainement, charnellement à travers l'histoire de tous ceux qui la font. Le thème de "Courageuses" témoigne du rôle déterminant des femmes durant la Révolution de 1789, rôle souvent minimisé, caricaturé, voire parfois ignoré, au profit de celui des hommes, bien entendu. Franck Ferrand, bien mieux qu'un florilège de dates qui se suivent, donne à comprendre la manière dont chaque événement s'est déroulé ainsi que sa genèse. C'est passionnant. Franck, qui est un amoureux de la scène, y est parfaitement à l'aise, en complicité naturelle avec le public et avec une bonne dose d'humour et d'autodérision."
A propos de sa façon d'aborder ses mises en scène
« Je suis un passeur qui choisit un texte et imprime la manière dont il va être joué par les comédiens pour être, au terme des répétitions, reçu par le public. Le metteur en scène veille à l'homogénéité de la distribution, à la cohésion de l'équipe, tient compte de la personnalité de chacun et, à mon sens, se doit de la magnifier. Rien n'est laissé au hasard. On éprouve les enjeux de la pièce, les pourquoi et les comment. Au bout du compte, le metteur en scène est un peu comme un bâtisseur d'édifices antisismiques ( rire ). La même pièce est jouée tous les soirs mais chaque représentation diffère imperceptiblement des autres, en fonction des aléas, l'édifice oscille mais reste debout. Ce qui revient à gérer le temps, l'espace, et l'humain. C'est un métier de passion pour lequel on doit mettre la barre très haut, creuser, creuser en aimant cet effort constant qu'il y a à être sur le fil à chaque représentation. Mettre en scène m'octroie plus de devoirs que de droits. »
Le 12 septembre débutait l'aventure. François, le petit fils de l'auteur est venu, enthousiasmé par le spectacle. Il raconte au metteur en scène les moments partagés avec son grand-père. Quelques jours plus tard, je rencontre Didier Long. L'Échange appartient à ses souvenirs de cours. « C'est une œuvre envoûtante qui se rappelle à vous régulièrement. Aujourd'hui avec l'affrontement des idéaux, élevés au rang de vérité par ceux qui s'en prévalent, la pièce résonne particulièrement : la liberté, la religion, l'argent, l'art...Quatre tiraillements de l'auteur pour quatre personnages, qui, chacun pour une part, le représente, Quatre âmes tourmentées que Claudel met à nu à travers une langue puissante, imagée, symbolique. Une écriture sensitive et néanmoins concrète, qui se joue les pieds ancrés dans le sol et la tête dans les étoiles.»
Alors je suis allée voir "L'Échange", moi qui n'avais que « croisé » Claudel sans m'y attarder. Et là, face à un décor brut, un escabeau, un voile blanc, une balançoire signifiante, face à la puissance des quatre comédiens, merveilleusement dirigés par Didier Long qui, lui et eux ensemble, ne craignent ni la chair faite homme, ni les égarements et les contradictions qui nous rendent si humains, ni non plus, la délicatesse d'un geste, d'un regard, d'une parole qui doucement se perd... Là, j'ai regardé et écouté Claudel autrement...
A propos de "Courageuses", de Franck Ferrand
Franck Ferrand ? « Un homme passionné, extrêmement cultivé avec lequel l'Histoire devient d'une limpidité jubilatoire. Avec lui l'Histoire avec un grand H s'écrit humainement, charnellement à travers l'histoire de tous ceux qui la font. Le thème de "Courageuses" témoigne du rôle déterminant des femmes durant la Révolution de 1789, rôle souvent minimisé, caricaturé, voire parfois ignoré, au profit de celui des hommes, bien entendu. Franck Ferrand, bien mieux qu'un florilège de dates qui se suivent, donne à comprendre la manière dont chaque événement s'est déroulé ainsi que sa genèse. C'est passionnant. Franck, qui est un amoureux de la scène, y est parfaitement à l'aise, en complicité naturelle avec le public et avec une bonne dose d'humour et d'autodérision."
A propos de sa façon d'aborder ses mises en scène
« Je suis un passeur qui choisit un texte et imprime la manière dont il va être joué par les comédiens pour être, au terme des répétitions, reçu par le public. Le metteur en scène veille à l'homogénéité de la distribution, à la cohésion de l'équipe, tient compte de la personnalité de chacun et, à mon sens, se doit de la magnifier. Rien n'est laissé au hasard. On éprouve les enjeux de la pièce, les pourquoi et les comment. Au bout du compte, le metteur en scène est un peu comme un bâtisseur d'édifices antisismiques ( rire ). La même pièce est jouée tous les soirs mais chaque représentation diffère imperceptiblement des autres, en fonction des aléas, l'édifice oscille mais reste debout. Ce qui revient à gérer le temps, l'espace, et l'humain. C'est un métier de passion pour lequel on doit mettre la barre très haut, creuser, creuser en aimant cet effort constant qu'il y a à être sur le fil à chaque représentation. Mettre en scène m'octroie plus de devoirs que de droits. »
Paru le 10/12/2023
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(10 notes) THÉÂTRE DU POCHE-MONTPARNASSE Du mardi 12 septembre au dimanche 31 décembre 2023
COMÉDIE DRAMATIQUE. Sur la côte Ouest des États-Unis, Louis, l’indien rebelle fraîchement marié à Marthe, la française soumise, gardent la propriété de Pollock Nageoire, riche homme d’affaires et de sa femme, Lechy, comédienne aux mœurs émancipées. Tensions et désirs écartèlent les membres de ce quatuor mal assorti j...
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