Mais commençons par la fin : Une salle comble, un public tous âges confondus, debout qui applaudit encore et encore et donne de la voix pour remercier Franck Desmedt de lui avoir offert un tel moment de bonheur. Combien de temps cela aurait-il duré s'il n'y avait pas eu un autre spectacle ensuite ? Franck Desmedt a mouillé sa chemise au sens propre comme au figuré, il vient d'être Kessel, Jef, se glissant aussi dans la peau de ses proches et de certaines de ses rencontres, il salue, s'en va, revient, remercie... Heureux.

Kessel... Dont nul n'ignore le nom, grand reporter d'exception, romancier prolifique, réalisateur, académicien, figure incontournable du XXème siècle. « Jef » et ses excès, l'alcool, le jeu, ses regrets, ses blessures profondes, ses rencontres multiples et variées, cocasses parfois, son appétit immense pour le monde et pour « l'aventure intérieure, le roman vécu par les hommes » disait-il.

Le 25 juillet 1979, deux jours après son décès, Marc Kravetz lui consacre une page dans le quotidien Libération « Une rumeur persistante accrédite l'idée de la mort de Joseph Kessel. Elle est fausse. C'est une histoire de journaliste. Si Kessel est parti, ce ne peut être qu'en reportage. »
C'est aussi pour revenir plus de quarante ans après, nous parler de son incroyable vie sur la scène du Lucernaire, lui qui rêvait aussi de devenir comédien.

Chapeau au magnifique acteur Franck Desmedt*, qui nous fait si bien croire à ce retour !
*Franck Desmedt, également directeur du théâtre de la Huchette.