Zoom par Patrick Adler
Que faire des cons ?
Sandra Colombo au Point Virgule.
Descartes se reconnaitrait sûrement dans ce nouveau « Discours de la méthode », humaniste et réparateur.
Sandra Colombo, c'est : « Je panse, donc je suis ».
Sandra Colombo, c'est : « Je panse, donc je suis ».
Si d'aucuns cherchent des vaccins dans ce début de siècle qui interroge, d'autres cherchent du sens à la vie et, corrélativement, des baumes à l'âme. Quand on s'appelle Sandra Colombo, comme elle le dit elle-même, on a vocation à enquêter. Quand on préfère le rapport sensuel à la feuille - le décor lui-même étant végétalisé - on se tourne non pas vers les liseuses électroniques mais vers les livres et donc vers son temple : la Fnac... et ses vendeurs. L'un d'eux lui a tapé dans l'œil : il se prénomme Romarin - ça sonne « nature » - en voilà un dans l'air du temps, le « en même temps » puisqu'il oscille entre écologie-bien-être et capitalisme, entre sens de la vie et sens des affaires. Encore un malin qui se donne bonne conscience mais attention, Sandra n'est pas une oie blanche.
Curieuse, elle décrypte tous les « soi-disant » bienfaits des livres du rayon « développement personnel » du gourou-vendeur, ceux qui vous promettent l'ataraxie.
Méfiante, elle interroge, vérifie les sources, les met parfois en cause, allant jusqu'à les clouer au pilori. Elle a beau jouer la gamine un tantinet candide, rigolote et truculente à souhait (Josiane Balasko, sors de ce corps !), elle a beau s'amuser de tout et surtout d'elle-même, de son corps, de son con (dont l'acception, ne l'oublions pas, ne saurait faire oublier la matrice, l'essence de la vie), ce con abimé parfois - elle le dit sans pudeur, avec sincérité et émotion - et de ses déclinaisons (jusqu'au « casse-toi, pov'con »), elle a beau jouer de légèreté, son propos n'est pas anodin, encore moins badin.
Féministe en diable qui ne saurait abhorrer les hommes - c'est un modèle de résilience -, elle défend l'altérité. C'est une humaniste, une boule de tolérance et de générosité. Vous la voyez joviale, vous l'adoptez d'emblée, c'est la bonne copine rêvée, celle qui vous écoute. Et pourtant, là, sur cette petite scène, elle n'est pas qu'une oreille, elle est une voix, une voix cash, qui s'engage, qui livre sa colère.
Elle peut être parfois grossière mais toujours avec le sourire... pour juguler ses angoisses. D'ailleurs, toutes ses interrogations - fondées - sont un plaidoyer pour le vivre-ensemble dans ce monde nouveau, dont les nouvelles valeurs nous échappent. Alors, pour être un peu moins cons... allons l'applaudir !
Curieuse, elle décrypte tous les « soi-disant » bienfaits des livres du rayon « développement personnel » du gourou-vendeur, ceux qui vous promettent l'ataraxie.
Méfiante, elle interroge, vérifie les sources, les met parfois en cause, allant jusqu'à les clouer au pilori. Elle a beau jouer la gamine un tantinet candide, rigolote et truculente à souhait (Josiane Balasko, sors de ce corps !), elle a beau s'amuser de tout et surtout d'elle-même, de son corps, de son con (dont l'acception, ne l'oublions pas, ne saurait faire oublier la matrice, l'essence de la vie), ce con abimé parfois - elle le dit sans pudeur, avec sincérité et émotion - et de ses déclinaisons (jusqu'au « casse-toi, pov'con »), elle a beau jouer de légèreté, son propos n'est pas anodin, encore moins badin.
Féministe en diable qui ne saurait abhorrer les hommes - c'est un modèle de résilience -, elle défend l'altérité. C'est une humaniste, une boule de tolérance et de générosité. Vous la voyez joviale, vous l'adoptez d'emblée, c'est la bonne copine rêvée, celle qui vous écoute. Et pourtant, là, sur cette petite scène, elle n'est pas qu'une oreille, elle est une voix, une voix cash, qui s'engage, qui livre sa colère.
Elle peut être parfois grossière mais toujours avec le sourire... pour juguler ses angoisses. D'ailleurs, toutes ses interrogations - fondées - sont un plaidoyer pour le vivre-ensemble dans ce monde nouveau, dont les nouvelles valeurs nous échappent. Alors, pour être un peu moins cons... allons l'applaudir !
Paru le 08/11/2023
(10 notes) POINT VIRGULE (LE) Jusqu'au mardi 17 décembre
ONE (WO)MAN SHOW. Le monde devient de plus en plus flou et on ne sait plus sur quelle valeur compter… Une seule reste comme un phare dans la nuit : la connerie. Comment repérer les cons ? Comment vivre avec ? Comment s’assurer qu’on en n’est pas un soi-même ? Pour répondre à toutes ces questions existentielles (et ...
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