Zoom par Patrick Adler
Cookie
au Théâtre de la Huchette
L'affiche dit déjà tout : Cookie Muller est plurielle. Dans la veine Rimbaldienne du « Je est un autre », Eléonore Arnaud, dont la palette de jeu semble infinie, s'approprie Cookie jusqu'à faire corps avec elle.
Elle est grande, belle, gracile, elle est masculin-féminin, top-model et déglingue, elle est baroque, diraient certains, avec ce déhanché accrocheur, cet œil rieur, ce glamour, cette gouaille et cette souplesse insolentes, elle est chic, elle est choc, elle est rock. On lui trouverait une parentèle avec Janis Joplin, Hedwig et, plus près de nous, Nina Hagen... Forcément.
Elle en a tous les stigmates : la fureur de vivre, les paradis artificiels, la musique, les voyages, la vitesse. Dans les trains de sa vie, elle n'a pris que les tgv, jamais les michelines. Pas le temps. Comme s'il fallait faire vite avant que la Grande Faucheuse ne passe. Avec elle, à travers elle, c'est toute la bande-son et le film d'une époque qu'on traverse, façon road-trip. On est en immersion dans l'Amérique des années 60 à 80, avec son lot de célébrités, souvent junkies. Elle les a tous connus, elle a été la muse de John Waters, diva de l'Underground. De même qu'elle a tout essayé : chanteuse, strip-teaseuse, critique d'art, actrice, les amours plurielles - avant le grand amour avec Vittorio- et last but not least, la maternité avant...la maladie. Borderline, sa route a été jalonnée de dos-d'âne qu'elle a passé en s'offrant à chaque fois quelques frayeurs, comme la rencontre du psychopathe au cabaret ou de quelques conducteurs en faisant du stop. Elle a même tenté d'appeler son fils Noodles, avant d'opter pour...Max. Plus usuel. Moins marginal. Elle est tout cela, Cookie, barrée et aimante, douce, poétique et hystérique, parfois grossière mais jamais ordinaire. Elle est plurielle !
Coup de chance ! De Frisco à Blatimore en passant par New York, elle a tout écrit avant de mourir du SIDA à 40 ans et ce sont quelques morceaux choisis de ces 1001 vies qu'Eléonore narre et chante avec la complicité de Valérian Béhart-Bonnet ou James Borniche, en mode guitare-voix. Cette présence musicale est un vrai plus, une parenthèse enchantée, souvent émouvante dans les duos. Et quand le musicien fait l'acteur et campe qui la mère, qui de Niro, la salle éclate de rires.
Vous l'aurez compris, « Cookie », c'est une histoire dingue (co-écrite avec Justine Heynemann qui signe la mise en scène ) , une déferlante de mots, de danses, de chants, que Eleonore Arnaud fait tourbillonner avec une virtuosité scénique peu banale.
« Cookie », c'est une friandise qui s'émiette, comme la Diva, mais reste en bouche et en mémoire très longtemps. A savourer sans modération.
Elle en a tous les stigmates : la fureur de vivre, les paradis artificiels, la musique, les voyages, la vitesse. Dans les trains de sa vie, elle n'a pris que les tgv, jamais les michelines. Pas le temps. Comme s'il fallait faire vite avant que la Grande Faucheuse ne passe. Avec elle, à travers elle, c'est toute la bande-son et le film d'une époque qu'on traverse, façon road-trip. On est en immersion dans l'Amérique des années 60 à 80, avec son lot de célébrités, souvent junkies. Elle les a tous connus, elle a été la muse de John Waters, diva de l'Underground. De même qu'elle a tout essayé : chanteuse, strip-teaseuse, critique d'art, actrice, les amours plurielles - avant le grand amour avec Vittorio- et last but not least, la maternité avant...la maladie. Borderline, sa route a été jalonnée de dos-d'âne qu'elle a passé en s'offrant à chaque fois quelques frayeurs, comme la rencontre du psychopathe au cabaret ou de quelques conducteurs en faisant du stop. Elle a même tenté d'appeler son fils Noodles, avant d'opter pour...Max. Plus usuel. Moins marginal. Elle est tout cela, Cookie, barrée et aimante, douce, poétique et hystérique, parfois grossière mais jamais ordinaire. Elle est plurielle !
Coup de chance ! De Frisco à Blatimore en passant par New York, elle a tout écrit avant de mourir du SIDA à 40 ans et ce sont quelques morceaux choisis de ces 1001 vies qu'Eléonore narre et chante avec la complicité de Valérian Béhart-Bonnet ou James Borniche, en mode guitare-voix. Cette présence musicale est un vrai plus, une parenthèse enchantée, souvent émouvante dans les duos. Et quand le musicien fait l'acteur et campe qui la mère, qui de Niro, la salle éclate de rires.
Vous l'aurez compris, « Cookie », c'est une histoire dingue (co-écrite avec Justine Heynemann qui signe la mise en scène ) , une déferlante de mots, de danses, de chants, que Eleonore Arnaud fait tourbillonner avec une virtuosité scénique peu banale.
« Cookie », c'est une friandise qui s'émiette, comme la Diva, mais reste en bouche et en mémoire très longtemps. A savourer sans modération.
Paru le 04/03/2024
(37 notes) THÉÂTRE DE LA HUCHETTE Du vendredi 8 décembre 2023 au samedi 20 avril 2024
SPECTACLE MUSICAL. Elle était écrivaine, critique d’art, strip-teaseuse et actrice fétiche de John Waters. Elle s’était émancipée à San Francisco, dans le Haight-Ashbury des grandes années hippies avant de côtoyer, à l’aube des années 80, les plus grandes figures de l’underground new-yorkais. Patti Smith, Keith Hari...
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