Vêtue d'un simple peignoir de soie, coiffée comme elle, marchant pieds nus, comme pour illustrer son « Nous ne sommes pas jolis quand nous écrivons » elle s'interroge sur la naissance d'une vocation. Car jeune, Colette n'a jamais voulu écrire. Elle convoque alors tous les souvenirs de l'autrice et nous fait revivre la nostalgie de son enfance avec Sido, son modèle, une mère douce et aimante, Jules, son capitaine de père, souvent absent mais dont la bibliothèque intrigue. N'est-il pas celui qui l'aurait éveillée à l'écriture ? Cet amour des mots... Sa candeur naïve, quand elle découvre que le « presbytère » n'est pas un escargot, nous met en joie.

Comme dans une toile impressionniste, la comédienne fait revivre par petites touches cette tranche de vie à la fois heureuse et douloureuse dès lors qu'il lui a fallu se dégager des contraintes de l'amour comme de l'écriture.
Tout est douceur, poésie, délicatesse dans cette évocation, jusqu'à la petite boite à musique qui vient, comme une respiration, ponctuer le tout.

Sobre, élégante et juste, en rassemblant tous ces textes tirés des écrits de Colette, Nathalie Prokhoris nous invite à relire l'œuvre entière d'une femme incroyablement libre.