Le décor est planté. Quatre chaises. Une par personnage. On est de dos, de face, à deux, à trois, à quatre. C'est selon. Le désir individuel peut-il être partagé ? Et s'il ne l'est pas, comment le contourner ?

Dans ce chassé-croisé des sentiments surgissent les vérités comme les faux-semblants, les rivalités aussi. L'ensemble est un jeu de dupes délicieux parce qu'universel. Au jardin des Désirs, les râteaux se ramassent à la pelle. A croire que quelque chose est pourri dans notre royaume amoureux. Anton, auteur de romans à succès, écrit une pièce ...pour Iris, objet de son désir. Laquelle Iris en pince pour Robert, partenaire à la scène ... mais pas à la ville. Robert lui préfère Alice, critique littéraire, dont il veut s'adjoindre les services à la mise en scène. Las ! Alice rêve d'approcher Anton, qui l'éloigne. Quel bordel ! Quid de la pièce ?

Moralité : Robert n'a pas les mots, Iris n'est pas dans la lumière, Anton pose un lapin à Alice qui n'a rien à voir avec celui du conte. Le résumé est audacieux, me direz-vous mais ce que vous découvrirez sur scène est dix fois plus subtil. La mise en scène, d'une sobriété et d'une inventivité folles, met en valeur ces quatre personnages magnifiquement campés, les dialogues sont savoureux et la bande-son idoine.

Comme dans la vraie vie, mais en mieux ! Bravo !