Article de Patrick Adler
L’île des esclaves
Au Lucernaire
Ou quand la sujétion devient un sujet. Tantôt vagues, tantôt coulisses, tantôt voiles, des triangles de tissu, joliment dessinés et éclairés habillent une île imaginaire. Nous sommes dans "L'île des esclaves" de Marivaux.
Dans cette courte pièce philosophique et visionnaire - nous sommes à quelques décennies de la Révolution française - l'auteur nous propose une première mouture de ce qui sera, sans qu'il le sache, notre triptyque citoyen : "liberté, égalité, fraternité". Comment redéfinir notre rôle en société, comment accéder à plus de sincérité, d'authenticité, de justice ? L'inversion des rapports entre maîtres et esclaves est une piste. Et un jeu.
Trivelin, Gouverneur de l'île, mué en marionnettiste burlesque par Stephen Szekely, metteur en scène avisé et ô combien inventif, va donner vie, manipuler et titiller ses pantins de chair - deux couples très distincts - avant de leur laisser le champ libre. Les maîtres et les esclaves trouveront-ils la voix de la raison ?
Traité de manière ludique, voire bouffonne, le texte de Marivaux n'en est que plus attrayant et accessible, même aux scolaires. Les personnages sont volontairement marqués, certains même hauts en couleurs et tous d'une énergie débordante.
Cette "rééducation" utopique offre un brin de fraîcheur, une fantaisie bien agréable et les chorégraphies qui structurent la pièce sur une belle bande-son et de beaux éclairages participent à ce joli voyage en Utopie. Bon casting, belle mise en scène et, cerise sur le gâteau, pour tout public. Allez-y !
Trivelin, Gouverneur de l'île, mué en marionnettiste burlesque par Stephen Szekely, metteur en scène avisé et ô combien inventif, va donner vie, manipuler et titiller ses pantins de chair - deux couples très distincts - avant de leur laisser le champ libre. Les maîtres et les esclaves trouveront-ils la voix de la raison ?
Traité de manière ludique, voire bouffonne, le texte de Marivaux n'en est que plus attrayant et accessible, même aux scolaires. Les personnages sont volontairement marqués, certains même hauts en couleurs et tous d'une énergie débordante.
Cette "rééducation" utopique offre un brin de fraîcheur, une fantaisie bien agréable et les chorégraphies qui structurent la pièce sur une belle bande-son et de beaux éclairages participent à ce joli voyage en Utopie. Bon casting, belle mise en scène et, cerise sur le gâteau, pour tout public. Allez-y !
Paru le 24/04/2024
(13 notes) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Du mercredi 3 avril au dimanche 2 juin 2024
COMÉDIE RÉPERTOIRE CLASSIQUE. Survivants d’un naufrage, deux couples, maîtres et serviteurs, échouent sur L’île des Esclaves. Ici la loi impose aux maîtres de devenir esclaves et aux esclaves de devenir maîtres dans le but de rééduquer ces derniers. Trivelin, gouverneur de l’île, explique le processus de rééducation aux naufra...
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