Zoom par Patrick Adler
La fête du slip
A la Reine Blanche
Si vous vous attendez à un remake de « Bigard met le paquet » ou - plus chic - de « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander » de Woody Allen, passez votre chemin. Avec Mickael Délis, on est dans le dur - forcément -, dans le contenu plus que dans le contenant, dans une habile construction de la déconstruction du patriarcat. Prêts pour un « very bad trique » ?
Sans pudeur mais avec intelligence et un discours étayé et ô combien documenté, ce comédien agile - on sent les années de danse - rend fluide son propos sur le pénis qui, loin d'une conférence du type « la verge dans tous ses états » instruit tout en amusant. Et c'est là la force de Mickaël Délis qui fait passer crème la panne sexuelle, l'andropause, le mythe du priapisme ou du braquemard conquérant et guerrier en convoquant avec humour une galerie de personnages d'un réalisme saisissant.
Parmi eux, sa mère qui n'est pas sans nous rappeler celle de Laurent Laffite dans son premier -audacieux - seul-en-scène. On la croirait sortie de la série « Absolutely fabulous », sa pudeur de gazelle face à ses deux « maudits dicks » - son mari et son fils - nous enchante tant elle est feinte, comme sa « branchitude », sa nonchalance et son cigare aux lèvres, so touchy !
Le groupe de paroles et ses intervenants ne sont pas en reste dans la cocasserie, ni l'Einstein du tableau, ni les ex de Mickaël, ni son psy verbeux - et mort depuis -, ni le Baron d'Argenton, ni le clergé d'antan (et son slogan publicitaire détourné « do you slip...Eminence ?) même le frère jumeau hétéro qui fait « la scéno du solo » (sic) et préfère la discrétion à l'exhibition n'est pas épargné.
Ce seul-en-scène brillant est éclairant à plus d'un titre : sur notre rapport à cette illusion de l'arme fatale qu'est notre outil viril, sur la mythologie sur laquelle il est bâti. Si l'auteur-comédien se met à nu et joue à fond l'auto-dérision en affirmant tout de go qu'arrivé à la naissance par le siège, il avait d'emblée offert son cul - d'aucuns y verraient des propos lunaires - il se réserve néanmoins sur scène une part de pudeur (physique).
Verbalement en revanche, il lâche tout : son addiction au sexe, son nombre impressionnant de rapports sexuels, en bon « chauffard sur l'autoroute du sexe » (sic), il appuie avec bonheur sur le champignon, éclairé habilement par des néons qui se muent tour à tour en canne, en arme (le sabre du Jedi), en ciseaux, en téléphone, en règle, en luminaire. Ils sont la part de modernité urbaine éclairante, le seul élément de décor sur ce plateau nu.
Né dans les années 80 - les années SIDA - il n'oublie pas pour autant les contraintes et la fragilité de ce sexe, même s'il dédramatise - toujours avec humour - les maladies vénériennes et s'il nous enjoint avec poésie et dans la même énergie communicative à savourer les joies de la tendresse. Message reçu.
Les aficionados de Délis (délices ?) apprécieront.
Parmi eux, sa mère qui n'est pas sans nous rappeler celle de Laurent Laffite dans son premier -audacieux - seul-en-scène. On la croirait sortie de la série « Absolutely fabulous », sa pudeur de gazelle face à ses deux « maudits dicks » - son mari et son fils - nous enchante tant elle est feinte, comme sa « branchitude », sa nonchalance et son cigare aux lèvres, so touchy !
Le groupe de paroles et ses intervenants ne sont pas en reste dans la cocasserie, ni l'Einstein du tableau, ni les ex de Mickaël, ni son psy verbeux - et mort depuis -, ni le Baron d'Argenton, ni le clergé d'antan (et son slogan publicitaire détourné « do you slip...Eminence ?) même le frère jumeau hétéro qui fait « la scéno du solo » (sic) et préfère la discrétion à l'exhibition n'est pas épargné.
Ce seul-en-scène brillant est éclairant à plus d'un titre : sur notre rapport à cette illusion de l'arme fatale qu'est notre outil viril, sur la mythologie sur laquelle il est bâti. Si l'auteur-comédien se met à nu et joue à fond l'auto-dérision en affirmant tout de go qu'arrivé à la naissance par le siège, il avait d'emblée offert son cul - d'aucuns y verraient des propos lunaires - il se réserve néanmoins sur scène une part de pudeur (physique).
Verbalement en revanche, il lâche tout : son addiction au sexe, son nombre impressionnant de rapports sexuels, en bon « chauffard sur l'autoroute du sexe » (sic), il appuie avec bonheur sur le champignon, éclairé habilement par des néons qui se muent tour à tour en canne, en arme (le sabre du Jedi), en ciseaux, en téléphone, en règle, en luminaire. Ils sont la part de modernité urbaine éclairante, le seul élément de décor sur ce plateau nu.
Né dans les années 80 - les années SIDA - il n'oublie pas pour autant les contraintes et la fragilité de ce sexe, même s'il dédramatise - toujours avec humour - les maladies vénériennes et s'il nous enjoint avec poésie et dans la même énergie communicative à savourer les joies de la tendresse. Message reçu.
Les aficionados de Délis (délices ?) apprécieront.
Paru le 16/05/2024
(12 notes) THÉÂTRE DE LA REINE BLANCHE Jusqu'au jeudi 12 juin 2025
THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Après avoir questionné le genre dans Le Premier Sexe, ou la grosse arnaque de la virilité, Mickaël Délis resserre la focale dans le deuxième volet de sa trilogie sur la masculinité, et s'attaque au contenu de son slip. Addiction au sexe, dysmorphophobie, priapisme, vertige de l'andropause ou de l'...
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