Ils sont sept, filles et garçons mélangés, ils viennent de tous les milieux. Pour autant, un seul but les anime : briser le quatrième mur, ne pas être anonymes. Soif de gloire ? Pas seulement. Ahmed Madani le sait, lui qui a enquêté auprès de cette jeunesse encombrée par ses fragilités : physique, morale et psychologique. En leur offrant un plateau, des mots, une direction, un focus, il les fait pleinement exister.
La parole se libère, elle fait sens, le corps se détend, les plaies, les blessures se referment. On est au théâtre, haut-lieu de la catharsis, on est dans l'art-thérapie. La scène donne raison au corps, elle est ce lieu de résistance qui permet la transgression. Et si elle était un rite initiatique, un itinéraire bis vers l'âge adulte ?

Dans ces sept destins, comme dans le jeu des sept familles , chacun apporte son histoire, ses joies, ses peines, ses failles. Mais qu'ils aient ou non « la carte », toutes ces individualités forment un jeu, un « collectif » cohérent, une famille. Le plateau qu'ils occupent est un ring où l'on affronte l'autre...et soi-même. Certains sont arrivés presque par hasard quand d'autres sont des enfants de la balle, certains combattent leurs inhibitions, d'autres leurs peurs voire leurs traumatismes mais tous se retrouvent sous la lumière des projecteurs avec une folle énergie et une soif de vivre inextinguible.

Bien sûr, tous ces parcours sont connus, ils nous parlent mais dans cette élaboration collective parlée, chantée, dansée et élégamment mise en scène se mêlent poésie, tendresse, humanité, espoir. Et ça fait un bien fou !