Philippe Nicaud avance sur scène, une guitare à la main. Il chante (très bien), la voix est puissante, l'anglais impeccable. On s'attend d'emblée à un concert folk-rock au vu des rythmes et des sonorités. Et puis vient l'histoire. Le chanteur se mue alors en narrateur et surtout en acteur car il joue avec une aisance et une dextérité époustouflante tous les personnages. A cette pièce tragique il apporte même un peu de fantaisie (Pour les Trois sœurs du destin, il remonte son t-shirt sur la tête, on croit voir Marty Feldman dans « Frankenstein Junior). N'allez pas pour autant croire qu'il parodie l'œuvre. Bien au contraire, il suit la chronologie, le texte. Tout en plus en fait-il un résumé en 70 minutes.

C'est un homme-orchestre doué, très doué (le travail sur les lumières et la bande-son est remarquable). L'an passé déjà, on parlait de ce « Macbeth » pas comme les autres, de ce grand dégingandé humble qui, après avoir tout donné sur scène, tracte inlassablement dans les rues d'Avignon pour faire découvrir ce petit bijou théâtral. Le dernier mot revient aux spectateurs à la sortie qui, extatiques et émerveillés le trouvent « habité » par le rôle. Belle reconnaissance !
Courez le voir !

Jusqu'au 21 Juillet à 15h40
Au théâtre de l'adresse.
2, avenue de la Trillade
84000. Avignon