Spécial Avignon par Patrick Adler
Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir
Au Théâtre du Balcon
Ou comment traiter un sujet grave - la mort - avec distanciation, délicatesse et poésie. Le masque et la patte "Québécoises" de Vania Beaubien, Alexandre L'Heureux et Isabelle Rancier (de la Cie du Fret) sont passés maîtres dans cet art si précis, si sensible. Le résultat est un baume salvateur qui vous fait dire : "Même pas peur !"
La Grande Faucheuse peut être source d'angoisses. À tout âge. Imaginer la vie comme un forfait téléphonique avec une date de péremption annoncée et l'impossibilité de recharger l'appareil est déjà une manière de distanciation. Lui offrir un décor à la Tim Burton, des personnages masqués qui évoluent dans un univers où même les objets ont une âme et s'animent désamorce la peur. L'enfant - comme l'adulte - entre dans la fantasmagorie et a l'impression de tourner les pages d'un livre d'images où il va vite se familiariser avec trois personnages aussi truculents qu'attachants : Ernest, Stanislas et Désiré.
Comme un pied de nez à la mort, ceux-là vont riposter en recevant la lettre leur annonçant la fin du terme : "on n'a pas le temps de mourir". Et ils vont s'inventer des vies, se remémorer les bons moments, s'offrir une nouvelle jeunesse et même quelques frayeurs à leur âge avancé... comme dans la vraie vie. Comme pour un dernier déménagement, on s'amuse à les voir tout préparer, ranger, et même choisir les fleurs pour l'enterrement... C'est en cela que l'argument théâtral est fort car il devient concernant pour l'adulte comme pour l'enfant. S'il questionne, il offre aussi des clefs et allège la douleur. Ajoutez à cela la tendresse des mots qu'ils échangent, l'empathie, la solidarité et vous comprendrez mieux leur conclusion : "Nous n'avons pas vécu pour rien". Jolie leçon de vie !
Reçu avec tous les honneurs et affichant "complet" dès le deuxième jour, on comprend que tant de délicatesse et de savoir-faire - le jeu des masques est un art très compliqué qui exige une précision d'horloger - aient séduit le public, petits et grands.
C'est une pépite théâtrale à ne pas manquer si vous êtes à Avignon !
Au Théâtre du Balcon à 13h30
38, rue Guillaume Puy
84000 Avignon
Comme un pied de nez à la mort, ceux-là vont riposter en recevant la lettre leur annonçant la fin du terme : "on n'a pas le temps de mourir". Et ils vont s'inventer des vies, se remémorer les bons moments, s'offrir une nouvelle jeunesse et même quelques frayeurs à leur âge avancé... comme dans la vraie vie. Comme pour un dernier déménagement, on s'amuse à les voir tout préparer, ranger, et même choisir les fleurs pour l'enterrement... C'est en cela que l'argument théâtral est fort car il devient concernant pour l'adulte comme pour l'enfant. S'il questionne, il offre aussi des clefs et allège la douleur. Ajoutez à cela la tendresse des mots qu'ils échangent, l'empathie, la solidarité et vous comprendrez mieux leur conclusion : "Nous n'avons pas vécu pour rien". Jolie leçon de vie !
Reçu avec tous les honneurs et affichant "complet" dès le deuxième jour, on comprend que tant de délicatesse et de savoir-faire - le jeu des masques est un art très compliqué qui exige une précision d'horloger - aient séduit le public, petits et grands.
C'est une pépite théâtrale à ne pas manquer si vous êtes à Avignon !
Au Théâtre du Balcon à 13h30
38, rue Guillaume Puy
84000 Avignon
Plus d'informations : www.theatredubalcon.org/festival/festival-les-trois-petits-vieux/
Paru le 10/07/2024