Spécial Avignon par Patrick Adler
Lisa
Aux Corps Saints
Plateau vide. Tenue noire. Neutre. Elle permet à ce Frégoli du jeu, à ce nouveau Brachetti d'endosser tous les costumes, de Lisa l'ado à son copain Léo, de Cathy, sa mère à Edouard, son nouveau compagnon.
Nicolas Devort poursuit avec « Lisa » sa belle introspection du genre humain avec un talent inouï. Performant, bluffant... Les mots nous manquent.
Nicolas Devort poursuit avec « Lisa » sa belle introspection du genre humain avec un talent inouï. Performant, bluffant... Les mots nous manquent.
Seul en scène sur un plateau vide, il crée lui-même les artifices, sollicite notre imaginaire. Habile, ce comédien-mime-danseur - il sait tout faire - nous balade d'un personnage à l'autre. Les mots résonnent, le débit est rapide, qui figure les interrogations - légitimes - de ces ados désenchantés d'aujourd'hui, entre malaise et rébellion. Lisa, le personnage central de la pièce, par le jeu subtil des éclairages et des déplacements sur scène, joue l'introspection, l'aparté comme l'adresse au public. Nous suivons son histoire avec attention, compatissons à ses colères face à l'incompréhension des adultes, louons sa progression et son courage face au compagnon toxique de sa mère. Fragile, elle trouve des supports via l'écran, ses « visios » avec son pote Léo qui tantôt la rabroue, tantôt la rassure. Sa mère, que Nicolas campe de plus en plus courbée, porte la charge des éléments malaisants - ennuis professionnels et vie amoureuse perturbée par l'emprise d'Edouard, son amant, un pervers narcissique qui excelle dans la domination sadique. Il a le verbe haut, la morgue du « saigneur », le sans-gêne des « squatteurs d'âme ».
Il y a dans le jeu de ce « quatre en un » de Nicolas Devort tout ce qui faits sens, vérité et magie. Au factuel vient se greffer la poésie de la chorégraphie sur une bande-son qui tantôt colle au quotidien, tantôt s'échappe, plus lumineuse et onirique. C'est aérien et puissant. Et ô combien virtuose !
Après « Dans la peau de Cyrano » qui verra - enfin ! - sa version cinématographique en novembre 2024, Nicolas nous gratifie d'une nouvelle pépite. Le public, sidéré par tant d'adresse et de talent, communie. Nous aussi. Alléluia !
Il y a dans le jeu de ce « quatre en un » de Nicolas Devort tout ce qui faits sens, vérité et magie. Au factuel vient se greffer la poésie de la chorégraphie sur une bande-son qui tantôt colle au quotidien, tantôt s'échappe, plus lumineuse et onirique. C'est aérien et puissant. Et ô combien virtuose !
Après « Dans la peau de Cyrano » qui verra - enfin ! - sa version cinématographique en novembre 2024, Nicolas nous gratifie d'une nouvelle pépite. Le public, sidéré par tant d'adresse et de talent, communie. Nous aussi. Alléluia !
Paru le 18/07/2024