Interview par Jeanne Hoffstetter
Francis Perrin
"Le duplex" au théâtre de Paris
Car oui, le bonheur se porte large en ce moment pour un comédien qui avait décidé de s'éloigner définitivement de Paris et de ses planches. C'était il y a sept ans... Mais c'était aussi sans compter sur un Duplex parisien bien tentant...
"Molière malgré moi" au théâtre de la Gaîté, vous étiez applaudi, la critique ne tarissait pas d'éloges pour ce spectacle hommage que vous aviez écrit, mis en scène et interprété. Et hop ! La reprise achevée, vous tirez votre révérence. Mais quelle idée !
Eh oui, il y a sept ans, je me suis installé dans le Vaucluse et je n'avais plus envie de jouer au théâtre. Mais tout d'un coup les circonstances ont fait qu'il y a eu ce cadeau de Sébastien Degenne le producteur, et de Didier Caron, l'auteur et le metteur en scène, que je connaissais déjà pour avoir joué avec lui "Espèces menacées". Le rôle était amusant, la distribution très alléchante et je me suis dit que c'était une expérience à tenter.
Votre instinct vous a murmuré à l'oreille que c'était le moment de laisser de nouveau libre cours à une passion qui au fond ne vous a jamais quitté ?
C'est vrai que la passion du théâtre ne m'a pas quitté du jour au lendemain, que j'ai toujours suivi mon instinct et mes envies, et là, je me suis dit : Il faut le faire ! Et puis, ça m'amusait de revenir au Boulevard avec une pièce bien écrite, bien construite, moderne, qui m'offrait un personnage que j'aime bien jouer : un faible en apparence et dont, tout d'un coup, on découvre la malignité qui frôle l'escroquerie.
Il est rare de voir ensemble sur scène quatre comédiens aimés du public qui n'ont pas forcément joué ensemble, quatre personnalités au caractère bien trempé avec un sens de l'humour sûrement très différent. Comment êtes-vous parvenus à créer cette complicité flagrante qui fait la joie du public ?
Didier est assez fort dans les rapports entre les personnages. Je connais bien Anny mais n'ai jamais joué avec les autres, et c'est formidable parce qu'en effet ça fonctionne, on s'amuse et, tout en n'ayant rien à se prouver les uns aux autres, on a les uns pour les autres une véritable admiration. D'entendre la salle rire à ce point et vous dire merci à la fin, c'est aussi pour ça que je fais du théâtre, alors je me dis que ç'aurait été bête de me priver de ça en fin de carrière ! Mais bon, je ne m'attendais quand même pas à un tel succès !
Dans ce joyeux délire n'êtes-vous pas tentés par moment d'en rajouter un peu ?
Je me permets bien quelques petites bricoles sans conséquences, et j'ai parfois un œil qui... parce que je suis heureux, mais on est tous les quatre très respectueux du rythme et de ce que nous a demandé Didier Caron, c'est obligatoire pour que ça fonctionne. Et vous l'avez vu, il y a beaucoup de changements de costumes donc il faut réamorcer à chaque fois, ce qui demande une sacrée énergie, mais on a la forme !
La pièce reprend en septembre. Face à ce succès vous allez devoir reporter à plus tard votre désir de dire adieu à votre public.
Oui, je suis toujours allé au bout d'un succès et je suis heureux que ce que je considère comme un cadeau me fasse mentir aujourd'hui. Et puis, j'enchaînerai avec une autre pièce ! Alors mes partenaires se foutent bien de moi et me disent : toi qui ne devais plus jouer à Paris, bravo !
Eh oui, il y a sept ans, je me suis installé dans le Vaucluse et je n'avais plus envie de jouer au théâtre. Mais tout d'un coup les circonstances ont fait qu'il y a eu ce cadeau de Sébastien Degenne le producteur, et de Didier Caron, l'auteur et le metteur en scène, que je connaissais déjà pour avoir joué avec lui "Espèces menacées". Le rôle était amusant, la distribution très alléchante et je me suis dit que c'était une expérience à tenter.
Votre instinct vous a murmuré à l'oreille que c'était le moment de laisser de nouveau libre cours à une passion qui au fond ne vous a jamais quitté ?
C'est vrai que la passion du théâtre ne m'a pas quitté du jour au lendemain, que j'ai toujours suivi mon instinct et mes envies, et là, je me suis dit : Il faut le faire ! Et puis, ça m'amusait de revenir au Boulevard avec une pièce bien écrite, bien construite, moderne, qui m'offrait un personnage que j'aime bien jouer : un faible en apparence et dont, tout d'un coup, on découvre la malignité qui frôle l'escroquerie.
Il est rare de voir ensemble sur scène quatre comédiens aimés du public qui n'ont pas forcément joué ensemble, quatre personnalités au caractère bien trempé avec un sens de l'humour sûrement très différent. Comment êtes-vous parvenus à créer cette complicité flagrante qui fait la joie du public ?
Didier est assez fort dans les rapports entre les personnages. Je connais bien Anny mais n'ai jamais joué avec les autres, et c'est formidable parce qu'en effet ça fonctionne, on s'amuse et, tout en n'ayant rien à se prouver les uns aux autres, on a les uns pour les autres une véritable admiration. D'entendre la salle rire à ce point et vous dire merci à la fin, c'est aussi pour ça que je fais du théâtre, alors je me dis que ç'aurait été bête de me priver de ça en fin de carrière ! Mais bon, je ne m'attendais quand même pas à un tel succès !
Dans ce joyeux délire n'êtes-vous pas tentés par moment d'en rajouter un peu ?
Je me permets bien quelques petites bricoles sans conséquences, et j'ai parfois un œil qui... parce que je suis heureux, mais on est tous les quatre très respectueux du rythme et de ce que nous a demandé Didier Caron, c'est obligatoire pour que ça fonctionne. Et vous l'avez vu, il y a beaucoup de changements de costumes donc il faut réamorcer à chaque fois, ce qui demande une sacrée énergie, mais on a la forme !
La pièce reprend en septembre. Face à ce succès vous allez devoir reporter à plus tard votre désir de dire adieu à votre public.
Oui, je suis toujours allé au bout d'un succès et je suis heureux que ce que je considère comme un cadeau me fasse mentir aujourd'hui. Et puis, j'enchaînerai avec une autre pièce ! Alors mes partenaires se foutent bien de moi et me disent : toi qui ne devais plus jouer à Paris, bravo !
Paru le 17/09/2024
(124 notes) THÉÂTRE DE PARIS Jusqu'au dimanche 5 janvier 2025
COMÉDIE. Les Berger habitent au sixième et dernier étage d’un immeuble Parisien. Ils s’y sentent bien, tellement bien qu’ils aimeraient agrandir leur espace et rêvent de récupérer l’appartement des Tissandier, leurs sympathiques voisins et amis du cinquième afin de se créer un joli duplex. Mais les Tissand...
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