Les fâcheux auront beau dire qu'on prend peu de risque à faire un four en choisissant Guitry. Las ! Si on n'a pas le sens du rythme, la prosodie, l'intelligence de jeu pour jouer du Guitry, si la pâte ne prend pas, vous vous souviendrez longtemps de votre four. Inutile de le changer, c'est la pâte qui doit être revue. Il manque peut-être de ce sel qui donne du goût. Ah, le bon goût, c'est Signé Guitry !
Certes, l'homme n'avait rien d'un parangon d'humilité mais peut-être que, dans un souci de condescendance, il a dans ces cinq pièces en un acte fait montre d'un féminisme qu'on lui connaissait peu. Car elles ont le beau rôle dans ces piécettes où elles chargent à hue et à dia le sexe fort, ne se laissant jamais démonter.
Au Guichet Montparnasse, la Compagnie des Hauts de Scène, sous la houlette de Laure Trégouet (qui signe une mise en scène au cordeau), s'amuse follement. Fraîche, aguerrie et joyeuse, elle sert à la perfection un texte finement ciselé. Dans la salle, ce ne sont qu'avalanches de rires. Quoi de plus naturel quand le jeu est précis, l'effet marqué, la connivence évidente. Public et comédiens se délectent des rebondissements à foison, des quiproquos et autres mots d'esprit qui sont la patte de Guitry. Le public, lui, reçoit cinq sur cinq ces cinq excellents comédiens (Sarah Gaumont, Vincent Varinier, Laure et Nathalie Trégouët sans oublier l'inénarrable Fabrice Pannetier dont la diction et la nonchalance n'est pas sans nous rappeler un certain Sébastien Castro, excusez du peu !).

Alors, venez retrouver ce souffle de vie, venez vous épanouir au Guichet Montparnasse. Un dernier conseil : au vu du succès naissant, il est prudent de réserver !