Ce pourrait être un remake de "C'est arrivé près de chez vous", version boutique de fringues. Son responsable - aussi dynamique qu'inquiétant - doit composer avec des employés un peu endormis ou suractifs, des clientes qui s'inscrivent dans le déni, assurant rentrer dans du 36 (par jambe ?), essayant à l'envi les modèles sans en choisir aucun... Usant, non ? Tous ces petits agacements accumulés accréditent chez lui l'idée de les occire en cabine d'essayage, dans l'arrière-boutique, en laissant bien évidemment la marque du passage (un coup de tampon...sur le front ? L'histoire ne nous le dit pas).
C'est drôle, enlevé, rythmé. Le geste est mécanique, le ton ironique, mordant (Oserais-je le dire... sanglant). Cyrille Etourneau a un vrai sens de la rupture qui n'est pas sans rappeler une certaine Muriel Robin, dont l'efficacité n'est plus à démontrer. Le public semble raffoler de cette "petite boutique des horreurs" qui voit défiler les clientes-victimes, toutes enjouées en entrant et... froides en sortant.

L'Etourneau a pris son envol. Après le Théâtre Libre, c'est à La Divine Comédie qu'il s'installe pour quelques mois. À celles et ceux qui craignent d'avoir des sueurs froides, soyez rassurés. Le serial-killer de la pièce l'assure : "Ne craignez rien, ça va bien se passer". Tiens, ça ne vous rappelle pas un ex-Ministre de l'Intérieur ? Mais que fait la Police ?