Article de Patrick Adler
Allô, Alice ?
Au théâtre de Nesle
Alice Sapritch n'est plus. Elle a tiré sa révérence un 24 mars 1990. C'était au siècle dernier. La diva de St Germain, reconnue tard dans la profession, n'a eu de cesse de fasciner. On la disait mondaine et distante, elle était toute simple et son téléphone figurait même dans l'annuaire, c'est dire... C'est donc en hagiographe avisé - car c'était une sainte, si, si - que Benjamin Husson a choisi de la "relancer" via un biopic théâtral brillant. Avec une grande précision dans la gestuelle et dans la diction, Marie Charlet, aussi émouvante que drôle, campe le rôle avec bonheur !
Exit l'épouvantable pièce "Rosemary Lovelace" - erreur de jeunesse dirons-nous -, Marie Charlet a gravi en quelques séances de belles marches, voire un escalier pour se hisser à la hauteur du texte présenté par l'auteur-metteur en scène Benjamin Husson. Plus vraie que l'égérie de St Germain (avec Gréco et tant d'autres), elle a le fume-cigarettes et l'éternel "chéri" à la bouche, le turban sur le chef, le phrasé lent, austère et ironique de notre Folcoche nationale. Les nombreux coups de fils qu'elle reçoit ravivent le souvenir de tous les disparus (Brialy, Galabru, Chapier, Mourousi) et même des vivants (Duperey, Lang, Amanda Lear).
On replonge dans ce Paris des années 80 avec juste ce qu'il faut de mélancolie car la dame maniait l'humour et l'auto-dérision comme personne. Divinement éclairée par le Maître Jacques Rouveyrollis, sublimement maquillée par Emeline Oliver et même habillée... "Sapritch" avec - cerise sur le gâteau - le 7 d'Or recu pour "Marie Besnard", vous avez avec Marie Charlet la réincarnation d'Alice Sapritch qui, plus d'une heure durant, entre confessions intimes douloureuses et anecdotes croustillantes, devrait vous emporter.
Un délice que cette Alice ! Et ça rime !
On replonge dans ce Paris des années 80 avec juste ce qu'il faut de mélancolie car la dame maniait l'humour et l'auto-dérision comme personne. Divinement éclairée par le Maître Jacques Rouveyrollis, sublimement maquillée par Emeline Oliver et même habillée... "Sapritch" avec - cerise sur le gâteau - le 7 d'Or recu pour "Marie Besnard", vous avez avec Marie Charlet la réincarnation d'Alice Sapritch qui, plus d'une heure durant, entre confessions intimes douloureuses et anecdotes croustillantes, devrait vous emporter.
Un délice que cette Alice ! Et ça rime !
Paru le 21/10/2024
(7 notes) THÉÂTRE DE NESLE Jusqu'au samedi 23 novembre
SEUL-E EN SCÈNE. 1986. L’information a récemment fuité dans la presse : le numéro de téléphone de l’actrice Alice Sapritch (La Folie des Grandeurs, Vipère au poing, la pub Jex Four, etc) figure dans l’annuaire. Alors qu’elle travaille sur ses Mémoires, Alice est ainsi régulièrement interrompue : aux appels d’amis ...
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