Article de Patrick Adler
Le malade imaginaire en La Majeur
Au Lucernaire
On connaissait le "fou chantant" mais quid du "malade chantant" ? Raphaël Callandreau, fidèle à l'œuvre originale - une comédie-ballet - a trouvé la potion idoine pour libérer cet hypocondriaque de ses clystères, saignées et autres purges : le swing ! Et ça marche !
Ne toussez pas comme Argan agonisant dans son fauteuil si la distribution vous paraît incomplète. Vous êtes au théâtre et, comme la distribution est de haut vol, ces quatre comédiens-chanteurs ont acquis l'art de se dédoubler et vont donc en figurer... dix ! Ne toussez pas non plus si le musicien quitte son piano et endosse, lui aussi, d'autres rôles, en bousculant un peu les codes par la traduction des vers en chant "yéyé". Car, oui, il est question de vers, certes souvent joliment chantés mais le texte est respecté et un tantinet revisité pour coller à l'actualité. Dans ces histoires de maladie, de mort imminente, de mariage forcé, se glissent pêle-mêle combats féministes, lutte des classes, coupes budgétaires au théâtre, toute-puissance des labos pharmaceutiques... Diantre !
Quelques personnages comme M. Purgon, le notaire, vont disparaître, d'autres réapparaître sous d'autres formes, avec ou sans accessoires ou par la simple voix en coulisses. C'est un Molière "Grand-Guignolisé", rythmé, habile car il bouscule avec bonheur le spectateur qui jubile au milieu des anachronismes - même le fauteuil est un "Voltaire" -, se délecte du parler moderne de la troupe, des facéties d'Argan (formidable Arnaud Schmitt, fils caché de de Funès qui fait un travail de... malade), de Toinette (truculente et explosive Cécile Dumoutier), du pianiste-comédien (lunaire Simon Froget-Legendre ) et de la diaphane et jolie Angélique (sous les traits de Marion Peronnet, solaire ).
En donnant le La à cette mini-comédie musicale, Raphaël Callandreau en a fait un divertissement... Majeur, qui soigne mieux que tous les médocs. Cette ordonnance devrait vous suffire, offrez-vous donc cette cure de rires... au Lucernaire !
Quelques personnages comme M. Purgon, le notaire, vont disparaître, d'autres réapparaître sous d'autres formes, avec ou sans accessoires ou par la simple voix en coulisses. C'est un Molière "Grand-Guignolisé", rythmé, habile car il bouscule avec bonheur le spectateur qui jubile au milieu des anachronismes - même le fauteuil est un "Voltaire" -, se délecte du parler moderne de la troupe, des facéties d'Argan (formidable Arnaud Schmitt, fils caché de de Funès qui fait un travail de... malade), de Toinette (truculente et explosive Cécile Dumoutier), du pianiste-comédien (lunaire Simon Froget-Legendre ) et de la diaphane et jolie Angélique (sous les traits de Marion Peronnet, solaire ).
En donnant le La à cette mini-comédie musicale, Raphaël Callandreau en a fait un divertissement... Majeur, qui soigne mieux que tous les médocs. Cette ordonnance devrait vous suffire, offrez-vous donc cette cure de rires... au Lucernaire !
Paru le 05/12/2024
(17 notes) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Jusqu'au dimanche 19 janvier 2025
SPECTACLE MUSICAL à partir de 12 ans. Argan est persuadé d’être l’homme le plus malade du monde. Afin de s’assurer un secours quotidien et durable, il a décidé de marier sa fille à un médecin. Mais celle-ci ne compte pas se laisser faire… On swingue, on se dispute, on tousse, on chante, on rit mais surtout, comme dans toutes les coméd...
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