Juché sur un cube, ajustant son queue-de-pie, baguette et partitions en main, il entend bien faire autorité et redonner ses lettres de noblesse à l'art de siffler, encore trop méconnu. Dans ce cours ex-cathedra pour le moins décalé - on est entre burlesque et poésie - où les anecdotes alternent avec des morceaux de bravoure musicaux et un "blind-test" participatif, le public jubile. Et il y a de quoi !

Tout lui paraît si simple, à Fred Radix ! De Mozart à Chostakovitch en passant par les standards de la pub, les musiques de films, les différents cris d'oiseau et même... Joe Dassin, il se balade en sifflotant, ne perdant jamais son souffle... ni son sourire. Il y a quelque chose de désuet, de suranné dans ce personnage à la Pee Wee, portant beau, facétieux en diable qui communique à l'envi sa bonne humeur et impressionne par la justesse et la puissance de ses trilles. Il maîtrise tout, rend le classique accessible, joue avec le public qu'il brocarde avec malice et beaucoup de tact quand il siffle faux ou donne les mauvaises réponses au quizz imposé. Les profanes lui pardonnent tout car le diablotin surdoué est généreux. Quel bain de fraîcheur et quel enchantement pour l'oreille ! Quel beau final où il campe un Fred Astaire plus vrai que nature au milieu de somptueuses lumières. Car ce Prince du Music'Hall connaît non seulement l'air, mais aussi la chanson. Et quel organe !

Vous l'aurez compris : on rit énormément, on apprend beaucoup et on salue avec respect et admiration la virtuosité de ce chef d'orchestre improvisé qui littéralement nous a...coupé le sifflet ! Standing ovation.