Zoom par Patrick Adler
"Les Apaches" de Bruant
Au Hall de la Chanson
Il y a toujours une bonne raison pour se rendre au Hall de la Chanson. En entrant dans cette bâtisse à deux pas de la Philharmonie, vous avez de grandes chances de croiser les fantômes de la Chanson. À peine percevez-vous le cliquetis de leurs chaînes que déjà vous êtes transportés dans l'antre magique où siègent Serge Hureau et Olivier Hussenet, directeurs du lieu, deux êtres aussi exquis que volubiles et passionnants quand il s'agit de valoriser notre patrimoine musical. Autant vous dire que fort de leur savoir encyclopédique, ces deux passionnés vous ont concocté le meilleur pour le centenaire de la disparition de Bruant ! En avant, musique !
Vous croyiez entrer directement dans la salle de concert ? Du calme ! Ici, vous êtes dans un autre monde. Les habitués vous le diront, Olivier et Serge n'ont pas leur pareil pour vous retenir. Pour vous mettre l'eau à la bouche pendant que vous attendez patiemment un drink à la main, ils vous saluent, se faufilent parmi les rangs, vous remercient de votre présence et commencent, chacun leur tour, une mini-conférence sur le spectacle du jour.
Et les voilà partis pour trente minutes de pédagogie - ils sont tous deux enseignants et metteurs en scène au TEC -, trente minutes de bonheur où ils vous donnent toutes les clefs pour appréhender ces "Apaches de Bruant" dans ce Paris d'après-guerre où la chanson libère, où ce dernier devient un acteur de premier plan dans la sphère artistique. Fondateur du premier Cabaret : "Le chat noir", immortalisé, entre autres, par Toulouse-Lautrec, Bruant, à l'instar de Zola, donne à cette époque tout son sens au courant dit "réaliste". Il n'a pas son pareil pour décrire la petite pègre des faubourgs dans un volapük, une novlangue qui eussent pu nous paraître abscons si Serge et Olivier ne nous avaient délivré lesdites clefs et même le "lexique" des Apaches. Alors, rassérénés, nous voilà prêts à entrer dans la salle de concerts, à affronter les marlous aux voix de rogomme, les michetons, les gigolettes qui turbinent dans des bouges...
Le plateau est presque nu, il est balayé par de doux éclairages. Pour tout décor, un écran, qui a été installé en fond de scène. On y voit défiler les stations de métro. Et à chaque arrêt, l'accordéon du merveilleux Wilfried Touati, tel un poinçonneur des Lilas, donne le départ des escales dans cette traversée de Paris qui fleure bon la nostalgie. De Grenelle à Ménilmontant, de la Bastille à La Chapelle sans oublier Montrouge ou Saint-Ouen, on chante le Paris des catins et des braves gens, les faubourgs de la misère et de l'espoir. Marie Eriksen et Yannick Morzelle (qui s'accompagne avec bonheur à la harpe) interprètent avec talent les grands airs du répertoire dont le fameux "Nini Peau d'chien" que tout le monde attendait. Forcément.
Ce café gourmand musical vous laissera un goût très agréable en bouche et... à l'oreille !
Vive la Chanson Française ! Et vive le Hall de la Chanson !
NB : À l'angle du bâtiment, ne manquez pas l'exposition sur Joséphine Baker. Un hommage en chansons lui sera rendu en mars prochain dans ce même lieu.
Et les voilà partis pour trente minutes de pédagogie - ils sont tous deux enseignants et metteurs en scène au TEC -, trente minutes de bonheur où ils vous donnent toutes les clefs pour appréhender ces "Apaches de Bruant" dans ce Paris d'après-guerre où la chanson libère, où ce dernier devient un acteur de premier plan dans la sphère artistique. Fondateur du premier Cabaret : "Le chat noir", immortalisé, entre autres, par Toulouse-Lautrec, Bruant, à l'instar de Zola, donne à cette époque tout son sens au courant dit "réaliste". Il n'a pas son pareil pour décrire la petite pègre des faubourgs dans un volapük, une novlangue qui eussent pu nous paraître abscons si Serge et Olivier ne nous avaient délivré lesdites clefs et même le "lexique" des Apaches. Alors, rassérénés, nous voilà prêts à entrer dans la salle de concerts, à affronter les marlous aux voix de rogomme, les michetons, les gigolettes qui turbinent dans des bouges...
Le plateau est presque nu, il est balayé par de doux éclairages. Pour tout décor, un écran, qui a été installé en fond de scène. On y voit défiler les stations de métro. Et à chaque arrêt, l'accordéon du merveilleux Wilfried Touati, tel un poinçonneur des Lilas, donne le départ des escales dans cette traversée de Paris qui fleure bon la nostalgie. De Grenelle à Ménilmontant, de la Bastille à La Chapelle sans oublier Montrouge ou Saint-Ouen, on chante le Paris des catins et des braves gens, les faubourgs de la misère et de l'espoir. Marie Eriksen et Yannick Morzelle (qui s'accompagne avec bonheur à la harpe) interprètent avec talent les grands airs du répertoire dont le fameux "Nini Peau d'chien" que tout le monde attendait. Forcément.
Ce café gourmand musical vous laissera un goût très agréable en bouche et... à l'oreille !
Vive la Chanson Française ! Et vive le Hall de la Chanson !
NB : À l'angle du bâtiment, ne manquez pas l'exposition sur Joséphine Baker. Un hommage en chansons lui sera rendu en mars prochain dans ce même lieu.
Paru le 13/02/2025






![]() ![]() ![]() ![]() ![]() (8 notes) Centre national du patrimoine de la chanson Jusqu'au vendredi 21 mars
SPECTACLE MUSICAL. Plongez dans l'univers de Paris au 19ème siècle à travers le répertoire d'Artiste Bruant, disparu il y a 100 ans le 11 février ! Les "Apaches" forment la petite pègre des faubourgs de Paris. C’est tout un peuple de marginaux qui défile sous nos yeux : des garçons aux airs peu recommandables, des ...
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