Il ne fait jamais rien comme tout le monde, Richard. Mais ce qu'il fait, il le fait bien. Soucieux de se renouveler, il nous a concocté un tour qui en surprendra plus d'un. L'idée est simple : vous avez déjà les musiques de ses "tubes" en tête, lui va en sortir les paroles - donc la substantifique moëlle - et les imager. A sa façon. Il leur offre une métrique, une prosodie, une poésie, il en fait même des saynètes, d'autant que la musique, si elle n'est plus "enveloppe", comme dans un orchestre, est égrenée avec parcimonie. Un rif de guitare, quelques séquences-son pré-enregistrées, mais aussi des bruitages : un souffle, un aboiement, quelques onomatopées et même quelques jurons - on est au pays de Rabelais, ne l'oublions jamais -, tout fait musique et tout participe de ce grand bal des mots où l'on danse la gigue aussi bien que la tarentelle, où l'on se laisse bercer par la chanson de l'eau et chambouler par des airs plus "crus", pour ne pas dire grossiers.
C'est inédit, curieux, cela peut déconcerter mais le malicieux Richard et son acolyte virtuose (Brice Delage, retenez bien son nom car ce jeune homme est très doué et surtout très inventif ), mué en "habilleur musical" de la vedette, rendent un hommage appuyé aux paroliers, dont Gotainer connait toutes les subtilités.
C'est à l'Apollo. Prêts à décoller ?