Elle a tout perdu, son château des Milandes, sa carrière. Mais, comme dans le mythe de la caverne de Platon, il y a toujours une lumière qui point. Solaire et bienveillant, c'est Jean-Claude Brialy qui devient le phare de cette aventure titanesque qui l'amène à guider Joséphine vers les rives de la Renaissance. Alors qu'on entre après 68 dans le règne du Disco, que le cabaret ne fait plus recette, lui fait le pari avec "La Goulue" de relancer la carrière de Joséphine. La reconstruction sera lente, ponctuée de chutes. Entre anathèmes, injures racistes et autres quolibets, elle fera face, aidée par la bienveillance et l'humour du jeune dandy. C'est d'ailleurs le rire qui les unira dans l'épreuve, comme la considération qu'ils ont l'un pour l'autre. Et ce goût du pari ! Attendez-vous, public, à un ascenseur émotionnel : vous passerez du rire aux larmes, apprécierez les joutes verbales, les punchlines bien senties de l'un et de l'une comme vous serez touchés par les moments de déprime et la maladie de Joséphine .
C'est à la fois drôle et émouvant, très bien servi, rythmé et... à l'instar de ces deux icônes, chic ! Beaux décors, jolis costumes, quelques éléments d'archives et nous voilà plongés soixante ans plus tôt, dans un monde de paillettes aussi cruel que magique où l'espoir gagne peu à peu du terrain et finit en feu d'artifices !

Ce "Jean-Claude et Joséphine" est une belle évocation de cette parenthèse moins connue de la vie des deux artistes. Vous apprécierez l'interprétation convaincante de Clair Jaz et Franck Le Hen, dirigés de main de maître par Coralie Baroux qui, après "La petite débrouille" du même auteur, que nous avions ardemment défendue, signe une deuxième mise en scène très réussie. Jamais deux sans trois...