Superbe prestation des 2 comédiens !

Les mots tentaculaires d'une rupture amoureuse, telle une architecture en perpétuel mouvement. Les mots comme des lianes, ligneuses, longues, flexibles, des branches sarmenteuses cherchant le support du silence dans leur éruption. Quand l'amour n'exerce plus l'hégémonie d'autrefois. Quand se taire, on ne peut plus. Combien de lianes suffisent pour figer le temps ?
Stanislas Nordey vibre de son énergie inimitable, dans toute sa magnificence écrasante. Intraitable, raide, intransigeant. Audrey Bonnet marche incrédule sur le marbre broyé du passé. Elle surcharge, explose en plein vol, consacre la rupture bilatérale. Leurs corps chancelants se plient, se relèvent, frangent le pourtour des départs sans retour. Ils posent séparément les mots de leur éloignement, ils ont placé leur talent dans l'écoute. Ce sont tous ces détails, tels que leur complicité suprême, qui créent une sensualité multiple.
Un chef d'œuvre explosif dans la canopée théâtrale du désamour. Lorsque "l'irrévocable écoulement de toutes choses roule dans ses replis d'étranges germes de tristesse − une tristesse épouvantée devant la fuite inutile de ce monde illusoire".

Waooo... La scène est un ring où se déroule un combat en 2 rounds et un intermède. Nous assistons à une véritable joute verbale MMA où tous les coups sont permis. Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, tour à tour dominant et dominé, occupent l'espace vierge de la scène nue. Un choc et une réussite... Quand Rupture s'écrit avec un grand R.

Une joute verbale d'une rare âpreté, mise en scène avec une précision extrême et magnifiquement interprétée par deux comédiens totalement investis. A fuir si vous recherchez du théâtre Feelgood 😀!

Un duo d'acteurs remarquables, belle prouesse. Quelle violence verbale.