Eux, ce sont les Fous Alliés qui ont depuis quelques années élu domicile en Absurdie. Personne ne s'en plaint, les voisins sont même ravis. D'aucuns vont même jusqu'à dire que le rire étant communicatif, le phénomène se propage à l'envi. Jouant sur le jeu des contraires, à l'instar du yin et du yang, ils s'emboitent tout naturellement. Il y a, d'un côté, le placide et pondéré Fabrice Pannetier, plutôt mince. Il est lunaire, assez détaché, joue en bémol quand Vincent Cordier, énervé, voire surexcité, par sa corpulence impose le dièse.
Il n'est qu'à le voir monter dans les tours, jouer de mauvaise foi pour comprendre le rythme que ces deux oiseaux imposent, ce mélange harmonieux de chaud et froid - omelette Norvégienne ? - qui est l'apanage des grands chefs.
Histoire de vous mettre l'eau à la bouche, savourez ces quelques répliques :
- Elle est rusée comme un buffle
- On dit comme un renard...
- On voit bien que tu ne connais pas ma sœur !
- Ce serait donc un divorce d'un commun accord
- Oui, je suis d'accord
Discrets, ils remplissent néanmoins et ce, depuis des années, le théâtre du Marais à Paris. Avignon s'enorgueillit de les voir s'installer à nouveau dans une salle dite « culturelle » qui fait la part belle aux grands textes du répertoire, aux grands auteurs comme Rimbaud., Giono, Hugo...
Ils sont déjà dans la Cour des Grands !
Courez les applaudir.