Quand une jeune comédie musicale qui a conquis Broadway et Londres et reçu 6 Tony Awards décide de débarquer à Paris, effet waouh ! Quel honneur ! Et quand c'est le Maître Olivier Solivérès, Molière 2024 de la mise en scène pour "Le Cercle des poètes disparusw - à l'affiche au Théâtre Antoine pour une deuxième saison - qui décide de l'adapter, double effet waouh !

Il aime les paris, Ahmed Madani. Il les aime dès lors qu'ils font sens et dans ce road-movie où l'on va de surprise en surprise, il se fait accompagnateur-guide d'une histoire vraie, celle d'une jeune fille, Anissa, aujourd'hui mère de cinq enfants, partie bien des années après à la recherche de son père. Sur fond de pralines et de fondants au chocolat - Anissa est aussi pâtissière - savourons ce doux moment où le public devient à son tour acteur dans ce singulier et si joli voyage.

On connaissait le chroniqueur, l'humoriste, le comédien, le scénariste, l'animateur de radio/tv. Nous ne fûmes donc pas étonnés que Jean-Luc Lemoine, dont on a toujours loué la finesse et la discrétion, se mît un jour à écrire une pièce de théâtre. Son premier opus public "Témoin de mariage" est particulièrement réussi. Voici une pièce magnifiquement cousue. Du sur-mesure pour le metteur en scène Anthony Marty qui, à l'instar d'un Jean-Luc Moreau - son maître -, sait parfaitement gérer le rythme. Et il en faut car de punch-lines en surprises jusqu'au coup de théâtre final, le public n'a pas le temps de reprendre son souffle. C'est efficace, drôle du début à la fin et servi par une brochette d'acteurs qui, depuis leur dernière pièce "Mon meilleur copain" de Assous, ont une complicité évidente et un sens du tempo inégalé. Conclusion : essai réussi, le bouche à oreille fonctionne au mieux. Il devient prudent de réserver.

Une chorégraphie parlée... et parlante signée Tarjei Vesas, mise en scène par Alain Batis, dont la délicatesse nous a émus au plus haut point. Qui aurait pu penser que cette fable onirique dans la scénographie de Sandrine Lamblin, le travail colossal sur les lumières de Nicolas Gros, si réussi, et l'accompagnement musical en live de Guillaume Julien nous aurait autant bouleversés ! C'est un petit bijou, une porcelaine fragile, comme ces émois adolescents dans la lisière de la forêt où l'on entend au loin les musiques du bal. Pépite !!!

Il se chuchotait dans le Landerneau du théâtre que le Roi Lidon, fort de son joli succès Avignonnais, allait débarquer dans la capitale. Rien n'était moins sûr vu l'agenda Royal. Et puis, la nouvelle est tombée il y a peu sur les téléscripteurs. Le Roi allait arriver en grande pompe aux Gémeaux Parisiens. On ne change pas une équipe qui gagne, me direz-vous. Des Gémeaux Avignonnais aux Gémeaux Parisiens, il n' y avait que quelques lieues de calèche à franchir et le cocher fut bien avisé d'emprunter les belles routes de France pour faire claironner la nouvelle. Alors, puisqu'IL est là... tous aux Gémeaux Parisiens !

Pour qui aime l'âme slave et la mélancolie russe, vous en avez la quintessence avec "Les carnets du sous-sol" de Fédor Dostoievski. Tourmenté, habité - d'aucuns diront fou mais qu'est-ce que la folie ? - ce sous-sol qu'habite le héros de la pièce est propice à l'introspection, au questionnement du monde, à la définition même de l'homme qui ne saurait se résumer à ses deux formules : "L'homme est un bipède ingrat", "Si l'homme est stupide, qui donc peut être intelligent ?". Au bac, vous auriez quatre heures pour disserter, ici quatre-vingt minutes vous suffiront pour comprendre la métaphysique via un homme qui se dit malade... et méchant !

On se souvient forcément du « C'est comme ça », le tube entraînant des Rita Mitsouko. Est-ce à dire que Marc Arnaud, auréolé de son Molière du seul-en-scène avec « La métamorphose des cigognes » en 2022 et, plus récemment, de sa prestation très remarquée dans « Trahison » de Pinter, a choisi à son tour de nous entraîner vers un opus chanté ?
Sachant qu'il est aussi chanteur (il est auteur de deux albums : « Moi je » en 2009 et « Irrésistiblement » en 2014), on est en droit de se poser la question.

Il est bien loin le temps où les aristocrates se vantaient d'être d'heureux oisifs. Les temps ont changé et Thibaut de Lussy, co-auteur avec Sophie Depooter de la comédie à succès « La Soirée avait si bien commencé », ne semble en aucun cas affecté.

Quand il parle de Céleste, sa grand-mère portugaise émigrée en France, Lionel Cecilio a les yeux embués de larmes. Avec elle, c'est toute l'histoire de son pays natal qui resurgit, "la révolution des œillets" qui a mis fin - pacifiquement - à 48 ans de dictature de Salazar, son arrivée dans les bidonvilles de Champigny s/marne, son frère Chico, Zé son amoureux et... la liberté retrouvée. Et cette histoire qu'il déroule devant nous, il nous la partage avec générosité. Il y met toute sa passion et sa virtuosité en campant tous les personnages, en mimant toutes les situations. C'est vibrionnant, virevoltant, intense, en un mot : brillant !

Dans l'avant-papier paru il y a peu dans votre magazine, nous annoncions l'arrivée du duo de charme Justine Heynemann /Suzanne Legrand. Lors de l'interview, nous étions intrigués par l'histoire (vraie) de cette petite fille née et élevée au Brésil jusqu'à trois ans, avant de suivre sa maman à Paris. N'ayant plus vent de son géniteur, sa mère en ayant fait son deuil, elle décide de partir à son tour bien plus tard à la recherche de ses origines. Cette histoire, c'est celle de Suzanne, mise en scène avec élégance et simplicité par Justine. Ces petits riens : quelques guirlandes, des fleurs, toujours des fleurs et de la couleur, des éclairages savamment travaillés habillent le petit plateau de la Huchette et font que nous y sommes. Oui, ça y est, nous sommes au Brésil , d'autant que la musique et la danse nous le rappellent. On savait que le tour serait émaillé de chansons, qu'il y aurait la mélancolie de la "saudade" mais c'était sans compter la joie, l'allégresse délivrées par cette comédienne solaire qui, en nous distribuant d'emblée des bracelets porte-bonheur, nous a mis en joie. Et ce n'était qu'un début.

Avec les premiers frimas et la perspective des fêtes de fin d'année, quoi de plus réjouissant que de s'offrir une « madeleine » ou, pour les plus jeunes, une séquence « aventures » au théâtre. Avec l'arrivée du plus célèbre gentleman cambrioleur aux Variétés, c'est pari tenu, dès lors qu'il est signé Nicolas Nebot à la mise en scène.

Il est diablement doué, Marc Arnaud (Molière 2022 du meilleur seul-en-scène). Il a choisi de rire... du deuil ! C'est noir, grinçant mais jamais cynique, c'est même sensible, délicat, cette approche de la perte d'un être cher - ou pas - avec son lot de remords, regrets, secrets dévoilés, le tout avec humour. Voilà une comédie enlevée, brillante, servie par six formidables comédiens.
C'est comme ça... qu'on la voit et comme ça sans doute que vous allez l'apprécier.

Le label « La Huchette/Franck Desmedt » devrait suffire. Quand viennent s'y glisser Suzanne Legrand (pensionnaire du lieu où elle joue régulièrement « La Cantatrice chauve » et « La leçon ») et Justine Heynemann, la metteuse en scène talentueuse de « Cookie » (entre autres) à la Huchette, on peut s'attendre à un ticket gagnant et l'affluence du public dès le 25 novembre.

Petite par la taille mais grande par le talent, Bérangère Dautun, ex-sociétaire de la Comédie Française, fête cette année les dix ans du « Studio Hébertot », un joli écrin dans le quartier des Batignoles qu'elle dirige d'une main de fer.

8 m2, c'est peu, ce n'est pas viable. Alors, imaginez 8m2 à quatre. Mais nous sommes en prison et en prison... on s'adapte, on apprend le "vivre ensemble". A l'instar des auteurs du "Père Noël est une ordure", nous avons avec "8m2" une écriture collective, aux dialogues enlevés, à mi-chemin entre théâtre et music-hall. Ça joue, ça chante (très bien car Martin Heuzard, entre autres, fait partie du Musical "Les années 60"). Les personnages sont aussi caricaturaux qu'attachants et le public, qui sera souvent sollicité, a tôt fait de les adopter car ces quatre "Pieds Nickelés" modernes sont bougrement humains. Vous l'aurez compris, "8m2" c'est une B.D.... animée ! Alors, prêts pour la grande évasion ?

Il fallait le faire, ils ont osé ! Avec Benoit Solès au livret, Pierre Lebert aux paroles, Marc Demais aux musiques et Julien Alluguette à la mise en scène, vous avez un quatuor (gagnant ?) qui vous propose une relecture moderne du roman de Gaston Leroux en une comédie musicale... à la française. Oubliez Lloyd Weber, les airs emblématiques du Musical - phare de Broadway et Londres qui ne désemplit pas depuis des décennies, oubliez même le chandelier et découvrez ce « digest », cette version écourtée (80 minutes seulement) qui, pour aller à l'essentiel, a choisi de se concentrer sur le triangle amoureux. Les puristes crieront au scandale, les autres verront un « Que sais-je » musical pop intéressant. A vous de juger.

Dernière œuvre de Flaubert. Une œuvre inachevée, exhumée longtemps après sa mort pour le plaisir de tous car c'est une facette inédite de l'auteur, bien loin de "Madame Bovary", "L'éducation sentimentale", "Salammbô", presque un divertissement.
Avec deux virtuoses de la comédie : Jean-Paul Farré et Marc Choupapart et une mise en scène sobre signée Gérard Bénech, vous allez vous régaler.

Il ne ressemble à personne. Sur son affiche, on le voit apparaître en queue-de-pie dans un détournement du tableau de James Tissot. Un enfant du siècle, comme le titre l'indique, mais on eût pu ajouter en sous-titre : « De quel siècle ? ».

Tout est allé très vite pour Clément Marchand, auteur et metteur en scène de cette pépite, et Jean-Baptiste Guinchard et Guillaume Tagnati, ses comédiens. Une avant-première sous forme de générale de ...

Quand un William rencontre un autre William, qu'est-ce qu'ils se racontent... vous connaissez la chanson. Les parents Mesguich, eux, ont été bien avisés de prénommer leur fils William, souvent ramené à Will dans le quotidien. En découvrant Shakespeare, fort de ses incommensurables acquis livresques et scéniques il tombait sous le sens qu'un jour ou l'autre leur rejeton monterait une de ses pièces. Si un certain politique a fait carrière sur un "Yes, I can !", lui peut assurément parachever la sienne avec "Yes, I will" !

Si Dieu est Grand, parfois il est lourd. Pas lui, enfin pas que. Mais le dogme. Ah, le dogme ! Vous êtes juive. Ca, c'est factuel. Mais comment construire votre relation amoureuse, vos désirs, vos passions sans "heurter" le dogme ? Etes-vous condamnée à n'aimer qu'un juif, devenez-vous impure en fréquentant un goy ? Et quid d'une relation hors-mariage ? Autant de questions qu'a choisi de poser Sophie Engel dans ce seule-en-scène touchant, intelligent et drôle à la fois. Une pleine réussite !

Donnez-lui une Goulue, une Fréhel, une super-dingo serial-killer, elle les incarne toutes avec précision et agilité et sait vous tenir en haleine. Fidèle à l'autrice Delphine Gustau, Delphine Grandsart aborde cette fois un texte délicieux et puissant sur la folie, l'enfermement physique et mental. Elle incarne ce que la société appellera "un monstre", qui devient par son interprétation saisissante un être à la fois brut et fragile, presque poétique. Magistral !

Arnaud Bedouët a la plume fine et délicate. Dans cette comédie romantique taillée sur mesure pour Lou Chauvain et Philippe Magnan, les dialogues sont ciselés et l'ascenseur émotionnel est là, qui nous conduit du rire aux larmes. Il y a à la fois de la gravité et de la poésie dans le sujet exploré. Ce temps qui passe, ce gap générationnel n'empêche ni l'amour ni la tendresse et, comme deux enfants au bord d'une rivière, chacun des deux construit la digue qui leur permettra de passer sur l'autre rive. C'est beau, poignant, captivant. La mise en scène, tout aussi délicate, de Catherine Schaub y est aussi pour beaucoup dans cette réussite.

Emballés nous fûmes en découvrant au Studio Marigny "Denali", la première création de Nicolas le Bricquir, nommé aux Molières et reparti... bredouille. L'injustice sera-t-elle réparée avec "Freedom Club", ce nouvel opus tout aussi prometteur ? Le public - de plus en plus jeune, ce qui est peu commun au théâtre, répond déjà présent. Alors... on croise les doigts ! Longue vie au "Freedom Club !"

Puisque l'heure est aux reprises, prenons ce qu'il y a de meilleur et, dans le registre "humour et danse", le noyau dur... de Lafeuille, à savoir Les Chicos Mambos, forts de leur reconnaissance internationale, tiennent vraiment la corde. Le retour de l'iconique "Tutu" nous met en joie. Alors... pour paraphraser Bowie "Let's dance" !

Après "Pourquoi ?", "Je pionce, donc je suis", en passant par "Le Montespan", Michaël Hirsch n'en finit plus de s'interroger... en riant. Constatant déjà qu'il est juif... avec un nom à consonnance germanique, c'est peut-être le point de départ de son questionnement existentialiste. Il est en fait la quintessence de l'humour... ashkénaze ! Pour notre plus grand plaisir.

De retour au théâtre après le triomphe de "La dégustation", Bernard Campan et Isabelle Carré se rencontrent cette fois... sur un banc public qui, comme une évidence, devient peu à peu privé par le rituel de son occupation régulière et de ses rendez-vous, aussi délicieux que troublants, donnant à l'ensemble un air de symphonie. A la baguette, Anne Giafferi : elle a écrit la partition avec des notes simples qui résonnent pour deux solistes complices qui savent comme personne tenir le rythme, marquer la rupture, surprendre, émouvoir. Quand le rideau tombe, comme dans le "Un homme et une femme" de Lelouch, le public garde longtemps en tête cette jolie musique des cœurs, entêtante et jouissive.

Une comédie assez culottée pour un Roi mis à nu qui, pour paraphraser Henri Salvador pourrait donner : "J'aimerais tant voir si Chirac use".

Si l'histoire ne se passait pas en Algérie, on pourrait imaginer un tableau de Murillo ou Vélasquez, deux peintres ayant immortalisé la misère paysanne. Mais nous sommes en Algérie dans cette seconde moitié du XIXè siècle où le pays, en perte de natalité, offrait aux colons français, avec la bénédiction fourbe des dirigeants du Second Empire, vingt hectares de terres agricoles. Bien qu'étant attachés viscéralement à leurs biens, ils allaient vivre une vie de misère, entre chaleur infernale de l'été, froid sibérien de l'hiver, champs dévastés par les sauterelles, tremblements de terre, maladies. L'adaptation théâtrale de Marie Moriette, comédienne, et Emmanuel Hérault, metteur en scène, est somptueuse. Marie Moriette campe avec brio Emma Picard, cette fermière infortunée courageuse. Le récit est haletant, émouvant en diable. Magnifique !

Il est en colère, Samuel Valensi et comme on le comprend ! Dans ce "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'entreprise sans jamais oser le demander" il nous livre, non sans humour et avec une force de frappe incroyable, que ce soit dans l'écriture, la mise en scène ou le jeu, un état des lieux glacial du Monopoly joué par les industriels. Ce monde de l'entreprise, il le connait bien. Diplômé d'HEC, journaliste, il a longtemps enquêté, fait du terrain, assisté aux commissions parlementaires... bref, on ne la lui fait pas, il connait son sujet et, si d'aucuns le disent hyper-actif, lui se voit surtout citoyen engagé et l'on s'émeut de son empathie, qui est juste "hénaurme", pour reprendre Flaubert. Ce petit bijou s'est joué à guichets fermés à Avignon cet été et connait déjà le même engouement à La Renaissance. Une proposition de haut vol avec son complice de toujours Paul-Eloi Forget qui, après "Coupures" devrait aussi faire date !

Ils ont bien fait d'ajouter "... ou presque", les auteurs Virginie Hocq et Jean-Marc Victor, car Jane Austen doit se tordre de rire dans sa tombe en voyant cette "adaptation" du roman, devenu par le miracle de leur plume, et la mise en scène effrontément libre de Johanna Boyé, une farce menée à cent à l'heure par six nanas qui n'ont pas froid aux yeux et donnent corps et vie à cette pièce. On ne saurait bouder notre plaisir. C'est d'un bout à l'autre aussi hilarant que performant ! Le Molière s'imposait. Ce sera pour une prochaine fois. Le public, lui, afflue encore et toujours !

Trois mots pour quatre personnages, quatre copains de cours, quatre amis proches qui, partis en vacances en Flandre, ont vu mûrir ce projet théâtral. Ce n'est pas par hasard s'ils accèdent d'emblée au Lepic, auréolé en deux ans déjà de trois Molières. Cette co-production Béliers-Lepic a du flair !

"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous", écrivait Paul Eluard. Ce rendez-vous avec le public est une totale réussite. Avec le "Passeport" de Michalik, ce "Cercle" est en tête de toutes les recettes théâtrales. Succès amplement mérité.

Fort de ses deux Molières, on l'attendait forcément, notre Maxime d'Aboville. Allait-il, en s'emparant d'une œuvre aussi magistrale que "Les Justes" de Camus, en tirer la substantifique moelle, la rendre accessible, digeste ? C'est justement un "digest" qu'il nous a concocté, en coupant dans le texte original, en supprimant même quelques personnages mais en gardant l'esprit de l'auteur, en le magnifiant par un casting et une direction d'acteur au cordeau et une très belle scénographie, dépouillée - des murs gris, une toile peinte, une chaise, un escalier - signée du talentueux Charles Templon. Bravo !

Pas besoin d'avoir un DEA de sociologie pour réfléchir sur la marginalité, ces parcours erratiques des sans-grades que la société crée. Il suffit juste de découvrir "Ma vie en biais" de Tatiana Gousseff qui, à l'instar d'un Ken Loach, décrit sans filtre le parcours initiatique d'une jeune femme pleine de rêves en proie aux affres de l'ubérisation, la précarité. On comprend vite qu'avec cette énergie du désespoir, cet humour cinglant, la résilience soit en marche avec cette victoire étincelante au bout qui lui permet de regarder la vie en face et plus... de biais. Magistral !

On ne compte plus les pièces à succès de ce presque jeune homme lunaire, aux allures de Buster Keaton : « Venise sous la neige », « Noël au balcon », « Le retour de Richard III par le train de 9h23 », nommé aux Molières (2023) comme « Je m'appelle Georges » (2024)

Fort de quelques saisons à guichets fermés aux Deux -Ânes, ce biopic théâtral brillant reprend du service à La Scène Parisienne. Alors... Churchill or Winston ? Up to you !

On vous avait prévenus. Lou est de retour. Pas dans nos forêts, non, au Théâtre St Georges et non plus une fois mais deux fois par semaine, les lundis et mardis. Ayant rempli à ras bord sa salle, il était évident qu'une plus grande jauge fût envisagée. C'est donc le grand retour de Lou Trotignon. Comment le présenter ? Ce qui est sûr, c'est qu'il est humoriste trans non-binaire et qu'il a ouvert la voie à un humour "communautaire ?", qu'il remplit aujourd'hui les salles. Bienvenue dans le monde wok (rien à voir avec la poêle lol !)

Exit la famille "Mamma Mia", Zize a dû se résigner à voir son fils marié à la Suédoise. Entre-temps, l'âge avance. Elle va connaître les travers de la ménopause, son manque d'appétence (qui forcément ...

De la Scala en Avignon au festival SenS, de Liège à Paris, des "Trois Mousquetaires" aux "Téméraires", Katia Ghanty sait tout jouer. Retour à Paris avec son "doudou" théâtral, une petite merveille qui nous avait émerveillés il y a quelques années : "Les Frottements du coeur", tirée du livre éponyme. Elle s'est entourée à la mise en scène d'un grand : Éric Bu qui, comme son nom ne l'indique pas, lui a concocté un breuvage amer et pétillant, un Spritz détonant qui ferait presque oublier qu'elle a échappé à la mort. Qui a Bu...boira !

Elle n'en finit plus de nous envoûter, cette plante carnivore. Apparue après une éclipse totale du soleil, elle n'a jamais su s'éclipser et, plus de 40 ans après Broadway, elle renaît sous nos yeux ébaubis, plus vivace, plus assoiffée que jamais.

Elodie Menant, vous connaissez ? Forcément. La toute petite quarantaine et trois Molières en poche (Révélation théâtrale pour « Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ? » en 2020, meilleure comédienne dans un second rôle et meilleure autrice pour « Je ne cours pas, je vole ! » en 2023), elle a la carte, Elodie. Et rien ne l'arrête. Elle revient aujourd'hui avec une comédie inspirée cette fois d'un fait réel : « Le Gros qui fume comme une cheminée en hiver ».

Elle a gardé sa voix grave, sa nonchalance, son humour, son turban et... son fume-cigarette. Elle, c'est Alice Sapritch qui, loin de "la folie des glandeurs" se réjouit à l'idée d'être remise en selle sous les traits de Marie Charlet. Son nom vous dit forcément quelque chose, c'est elle qui incarne avec le même bonheur la cousine de Jackie Kennedy dans "Les dépossédées" au Funambule, une pièce musicale que nous avons encensée .
Et si l'année 2025 était l'année Marie Charlet ?

Nouveau nom, nouvelle déco. Le théâtre fait peau (et moquette) neuve. Exit le « Rive Gauche », vive le « Gaîté Rive Gauche ». Le ton est donné : outre l'ajout du nom de rue, c'est dans la joie et la bonne humeur (la Gaîté) que Seigneur Azzopardi et sa troupe s'installent avec la pièce cultissime : "Mission Florimont". Seize ans ont passé et François 1er reprend du service avec... Non ? Florimont ! Encore lui ?

Converser avec Bernard Campan est comme un moment suspendu, une parenthèse heureuse. Entre la saveur des mots et la suavité de la voix, on se plait à penser que l'homme, infiniment humble malgré un pa...

Après "Coming out" et sa nomination aux Molières, Mehdi Djaadi s'attaque avec humour et pudeur à un thème délicat : l'infertilité. Comme toujours, la plume est fine et acerbe, le sujet concernant et participatif, le jeu aussi magnifique que généreux. Une totale réussite ! Mehdi Djaadi est solaire !

Entre César et Molières, Ivan (dit le Terrible) Calbérac n'en finit plus de collectionner les statuettes. Pour ce jeune quinqua surdoué qui est passé sans problème d'un Master en mathématiques à un D....

Elle s'est battue pour adapter la nouvelle de Nicolas Mathieu et il ne lui a pas fallu longtemps pour convaincre Romane Bohringer de lui offrir son regard expert et bienveillant et signer la mise en scène de ce petit bijou théâtral qui, comme la "Grenade" de Clara Luciani, éclate en plein jour. C'est une des belles surprises de la rentrée. Mais le terme "surprise" est-il approprié quand il est question de tant de talents rassemblés ? Ces trois cartes maîtresses - l'auteur Nicolas Mathieu, la metteuse en scène Romane Bohringer et la comédienne Anne Charrier - forment un brelan d'as gagnant. A tous les coups. Et des coups, il en pleut au "Royal".

De la publication d'une lettre sur Facebook, devenue virale, Antoine Leiris a commis un livre émouvant, au titre inattendu : "Vous n'aurez pas ma haine". Puissant et réparateur, il interroge chacun de nous sur l'attitude à adopter face à un tel cataclysme. Son livre-témoignage est aujourd'hui repris dans son intégralité sur scène avec l'éclairage puissant du metteur en scène Olivier Desbordes qui dirige un comédien... solaire : Mickaël Winum.

Quand elle décide, à 85 printemps, de rencontrer Benoît Philippon pour jouer Berthe, la mamie flingueuse du roman, Josiane Carle sait qu'elle tient là le rôle de sa vie, comme Tsilla Chelton dans "Tatie Danièle". Elle en signe, avec Carole Chevrier, l'adaptation et enjoint son complice de toujours Antoine Herbez de la suivre dans l'aventure. Il s'attèle au jeu et à la mise en scène. Le succès est au rendez-vous. A l'Essaïon, tous deux font salle comble depuis le début. Alors, courez les voir, c'est jubilatoire ! Un conseil : Il est prudent de réserver.