Zoom par Patrick Adler
Le pianiste aux 50 doigts
Amoyel-Cziffra. Une même adresse : 16, rue Ampère. Pas étonnant que le courant passe entre eux.
Il aura suffi d'une enveloppe dans une partition pour que le destin bascule. Il aura suffi d'une rencontre pour qu'une parentèle naturelle s'opère entre deux virtuoses. C'est avec reconnaissance et humilité que Pascal Amoyel, pianiste de renommée internationale, nous entraîne dans la légende de György Cziffra. Entre récit et récital.
Ce qu'on retiendra d'emblée, c'est l'émotion pure qu'il dégage par la narration. Il dit sa rencontre avec son Père spirituel, il déroule sa vie qu'il ponctue d'interprétations époustouflantes de ses œuvres majeures, nous faisant découvrir toutes les fêlures de son existence, son parcours artistique semé d'embûches, ses douleurs comme ses joies, son extraordinaire opiniâtreté jusqu'à la reconnaissance tant méritée. Comme tous les résilients de la guerre, Cziffra force le respect. Comme il force l'admiration par sa virtuosité.
En narrant avec douceur ce destin exceptionnel, on revoit chez Pascal Amoyel - adulte accompli et mille fois primé aujourd'hui - l'enfant-apprenti, toujours admiratif. La voix est mélodieuse, presque timide. Il chuchote presque, comme pour s'effacer derrière La Légende... Mais, au piano, comme pour transcender le maître ou au moins se montrer à la hauteur de son génie, c'est avec fougue, passion qu'il joue, passant avec une agilité folle des ambiances piano-bar au jazz, au folklore, au classique, s'offrant même quelques parenthèses aussi virtuoses que facétieuses comme le "happy birthday" revisité par Beethoven, Mozart, Debussy, Gerschwin, Schönberg... Tout va si vite... qu'on ne voit pas passer ces cinquante doigts !
Pascal Amoyel redonne vie à "la Cour des anges" de l'enfance miséreuse de Cziffra, à sa vie de "bête de cirque", ses cabarets comme ses grands théâtres. Il le fait avec respect et surtout engagement pour celui qui lui transmit tout son savoir.
Pour ne pas oublier qui il fut. Les blocs de pierre que Cziffra a dû tirer pendant ses années de captivité sont aussi solides que sa résilience et l'admiration de son héritier qui, en quatre-vingt minutes, est devenu "la voix de son maître" et nous a pleinement enthousiasmés. Une pure délectation !
En narrant avec douceur ce destin exceptionnel, on revoit chez Pascal Amoyel - adulte accompli et mille fois primé aujourd'hui - l'enfant-apprenti, toujours admiratif. La voix est mélodieuse, presque timide. Il chuchote presque, comme pour s'effacer derrière La Légende... Mais, au piano, comme pour transcender le maître ou au moins se montrer à la hauteur de son génie, c'est avec fougue, passion qu'il joue, passant avec une agilité folle des ambiances piano-bar au jazz, au folklore, au classique, s'offrant même quelques parenthèses aussi virtuoses que facétieuses comme le "happy birthday" revisité par Beethoven, Mozart, Debussy, Gerschwin, Schönberg... Tout va si vite... qu'on ne voit pas passer ces cinquante doigts !
Pascal Amoyel redonne vie à "la Cour des anges" de l'enfance miséreuse de Cziffra, à sa vie de "bête de cirque", ses cabarets comme ses grands théâtres. Il le fait avec respect et surtout engagement pour celui qui lui transmit tout son savoir.
Pour ne pas oublier qui il fut. Les blocs de pierre que Cziffra a dû tirer pendant ses années de captivité sont aussi solides que sa résilience et l'admiration de son héritier qui, en quatre-vingt minutes, est devenu "la voix de son maître" et nous a pleinement enthousiasmés. Une pure délectation !
Paru le 23/10/2023
(151 notes) THÉÂTRE MONTPARNASSE Du jeudi 28 septembre au dimanche 31 décembre 2023
SPECTACLE MUSICAL. Quelques instants avant d’entrer sur scène, Pascal Amoyel retrouve, dans une partition, une enveloppe adressée au 16 rue Ampère. C’est l’adresse à laquelle Cziffra, puis Amoyel - comme un clin d’œil du destin - habitèrent. L’interprète replonge alors dans le souvenir des premières rencontres avec ...
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