Zoom par Patrick Adler
Jeanfi Janssen dans "Tombé du ciel"
Au Grand Point-Virgule
Dans ce "Tombé du ciel", deuxième opus du steward emblématique des "Grosses Têtes", Jeanfi Janssen a gagné en maturité. Le jeune quinqua tombe le masque, l'émotion est au rendez-vous.
Il arrive en trombe dans la salle sur "I am crucified" des "Army of lovers" comme une rock-star. Il se plante devant la scène, s'arrête, sourit et dit : "Eh, les gens, il parait que je suis une vedette". Le public rit et applaudit. C'est déjà dans la poche. Le clin d'œil appuyé qu'il leur lance signifie néanmoins qu'il n'est pas dupe.
Il arrive en trombe dans la salle sur "I am crucified" des "Army of lovers" comme une rock-star. Il se plante devant la scène, s'arrête, sourit et dit : "Eh, les gens, il parait que je suis une vedette". Le public rit et applaudit. C'est déjà dans la poche. Le clin d'œil appuyé qu'il leur lance signifie néanmoins qu'il n'est pas dupe.
Il arrive en trombe dans la salle sur "I am crucified" des "Army of lovers" comme une rock-star. Il se plante devant la scène, s'arrête, sourit et dit : "Eh, les gens, il parait que je suis une vedette". Le public rit et applaudit. C'est déjà dans la poche. Le clin d'œil appuyé qu'il leur lance signifie néanmoins qu'il n'est pas dupe. Certes, tout est arrivé très vite. Depuis son arrivée aux Grosses Têtes, il jouit d'un fort capital sympathie auprès des médias comme du public qui reconnait en lui avant tout un amuseur gay assumé et sincère. Certes, d'aucuns pourraient lui reprocher quelques saillies audacieuses, voire salaces mais le ton "bon enfant" qu'il donne et cette authenticité revendiquée lui pardonnent tout. Jeanfi sait d'où il vient, n'oublie rien ni personne, glorifie sa famille. Entre Tuche, Bidochon et autres personnages dignes des tableaux de Brueghel, ils sont croquignolets ses parents et pourtant, derrière le portrait qu'il en fait, les anecdotes croustillantes qu'il relate, les bons mots du terroir qu'ils prononcent, il en est fier car aujourd'hui, grâce à lui, ils existent. Qui ne connait pas les parents de Jeanfi ?
Jeanfi, c'est le fils rêvé, le gars sympa près de chez vous qui ne se la joue pas. Surtout depuis qu'il a fêté ses 50 printemps. Ses angoisses, il en parle, en rigole même : le Botox et sa peur de vieillir ("J'ai le 13è mois sur la gueule en injections" sic), la maladie (la séquence chez le proctologue est savoureuse), la vue qui baisse, le mal de dos, la peur du lendemain, le besoin de sécurité, son goût pour la voyance, son besoin irrépressible de séduire (il multiplie les expériences, les fantasmes jusqu'à convoquer un Batman dans ses scénarii). Jeanfi, on l'écoute et on le croit car tout chez lui sent le vécu. Jusque dans ses goûts de midinette pour les séries (il est incollable sur "Demain nous appartient"). Jeanfi n'est pas dupe du monde qui l'entoure, lui sait où il en est ("Aux Grosses Têtes, on m'a pas pris pour ma culture"), son retour au village le remet souvent sur les rails et l'empêche de vriller.
Cette fragilité, cette hyper-sensibilité qui transparaissent chez lui expliquent son débit très (voire trop) rapide. Il a peut-être besoin de dire les choses. De peur qu'elles ne lui échappent. Alors, à l'image de cette méridienne sur roulettes - son seul support scénique - qu'il pousse ou sur laquelle il se confie, assis ou couché comme dans une psychanalyse, on se dit que l'homme de l'air pour qui "tout roule" a aussi les pieds sur terre. Et ça fait un bien fou. Le public l'a compris qui, de communautaire - il avait au départ la communauté gay - est devenu familial. Preuve que la société a su évoluer et que seul le talent paie. Courez le voir !
Jeanfi, c'est le fils rêvé, le gars sympa près de chez vous qui ne se la joue pas. Surtout depuis qu'il a fêté ses 50 printemps. Ses angoisses, il en parle, en rigole même : le Botox et sa peur de vieillir ("J'ai le 13è mois sur la gueule en injections" sic), la maladie (la séquence chez le proctologue est savoureuse), la vue qui baisse, le mal de dos, la peur du lendemain, le besoin de sécurité, son goût pour la voyance, son besoin irrépressible de séduire (il multiplie les expériences, les fantasmes jusqu'à convoquer un Batman dans ses scénarii). Jeanfi, on l'écoute et on le croit car tout chez lui sent le vécu. Jusque dans ses goûts de midinette pour les séries (il est incollable sur "Demain nous appartient"). Jeanfi n'est pas dupe du monde qui l'entoure, lui sait où il en est ("Aux Grosses Têtes, on m'a pas pris pour ma culture"), son retour au village le remet souvent sur les rails et l'empêche de vriller.
Cette fragilité, cette hyper-sensibilité qui transparaissent chez lui expliquent son débit très (voire trop) rapide. Il a peut-être besoin de dire les choses. De peur qu'elles ne lui échappent. Alors, à l'image de cette méridienne sur roulettes - son seul support scénique - qu'il pousse ou sur laquelle il se confie, assis ou couché comme dans une psychanalyse, on se dit que l'homme de l'air pour qui "tout roule" a aussi les pieds sur terre. Et ça fait un bien fou. Le public l'a compris qui, de communautaire - il avait au départ la communauté gay - est devenu familial. Preuve que la société a su évoluer et que seul le talent paie. Courez le voir !
Paru le 06/03/2024
(34 notes) GRAND POINT VIRGULE Du jeudi 18 janvier au samedi 20 avril 2024
ONE (WO)MAN SHOW. Chez Jeanfi, l’aventure est au coin de la rue… Le steward le plus populaire de France revient avec un nouveau one man show et des anecdotes totalement inédites. Si Jeanfi n’était pas attendu dans les avions, il l’est encore moins dans le monde du show business… et sa mère non plus !
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