Zoom par Philippe Escalier
“Le Joueur d’échecs”
La dernière nouvelle de Stefan Zweig est restituée avec délicatesse et subtilité par André Salzet. Du grand art !
Exilé au Brésil en 1941 pour fuir l'hitlérisme, Zweig travaille sur sa dernière œuvre, peu de temps avant de tirer sa révérence au monde, l'année suivante. Pour son ultime ouvrage, il a recours à la nouvelle, format qu'il affectionne et qui a marqué toute sa création. Dans ce récit, superbe, émouvant, intensifié par un style précis et précieux, se mêlent, tout à la fois, symboles, références historiques et éléments autobiographiques.
Sur un paquebot effectuant une longue traversée, un voyageur, apercevant le champion du monde d'échecs n'a de cesse de jouer une partie contre lui. La rencontre parvient à se faire, mais, comme il se doit, il lui est impossible de seulement inquiéter l'homme qui maîtrise si bien l'échiquier, jusqu'à l'arrivée d'un personnage énigmatique, qui, contre toute attente, parvient à lui damer le pion. Cet étrange vainqueur explique alors d'où lui vient son incroyable adresse au jeu. Histoire dans l'histoire, l'auditeur apprend que, martyrisé et emprisonné par les nazis, cet avocat viennois a pu échapper à la folie en trouvant refuge dans les échecs. Lutte contre la barbarie, combat contre soi-même, apologie de l'esprit et de la culture, le texte porte en lui les thèmes chers à l'univers de Zweig qu'André Salzet connaît parfaitement. Sans aucun décor, mais avec un jeu d'une intensité remarquable, il parvient à nous faire découvrir des aspects inattendus d'une œuvre pourtant connue. L'émotion devient palpable. Pas étonnant qu'au final, les spectateurs enthousiastes n'aient de cesse de lui manifester leur reconnaissance.
Sur un paquebot effectuant une longue traversée, un voyageur, apercevant le champion du monde d'échecs n'a de cesse de jouer une partie contre lui. La rencontre parvient à se faire, mais, comme il se doit, il lui est impossible de seulement inquiéter l'homme qui maîtrise si bien l'échiquier, jusqu'à l'arrivée d'un personnage énigmatique, qui, contre toute attente, parvient à lui damer le pion. Cet étrange vainqueur explique alors d'où lui vient son incroyable adresse au jeu. Histoire dans l'histoire, l'auditeur apprend que, martyrisé et emprisonné par les nazis, cet avocat viennois a pu échapper à la folie en trouvant refuge dans les échecs. Lutte contre la barbarie, combat contre soi-même, apologie de l'esprit et de la culture, le texte porte en lui les thèmes chers à l'univers de Zweig qu'André Salzet connaît parfaitement. Sans aucun décor, mais avec un jeu d'une intensité remarquable, il parvient à nous faire découvrir des aspects inattendus d'une œuvre pourtant connue. L'émotion devient palpable. Pas étonnant qu'au final, les spectateurs enthousiastes n'aient de cesse de lui manifester leur reconnaissance.
Paru le 15/11/2004
JOUEUR D'ÉCHECS (LE) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Du mercredi 2 juin 2004 au vendredi 27 mai 2005
COMÉDIE DRAMATIQUE. Sur le paquebot qui le conduit de New York au Brésil, le narrateur découvre la présence de Czentovic, le jeune champion mondial des échecs. L'homme a une réputation accablante; il est inculte, et cependant suffisant; bête mais pourtant astucieux et prudent. Cupide, il a bâti sa fortune sur un seul...
|