En 1902, l'apparition de l'électricité fragilise le commerce de bougies qui a enrichi Philidor Fromentelle. Pour faire bouillir la marmite, il décide d'ouvrir une maison close qu'il veut faire passer pour un orphelinat afin de susciter le mécénat d'un riche parent. Les problèmes naissent quand sa femme aussi dévote qu'il est affairiste, se met en tête de s'occuper de ces pauvres orphelines, alors que les clients continuent à affluer.

Créée en décembre 2021 « La Crème de Normandie » a été rodée à Lyon à raison de huit fois par semaine où elle a été reçue avec enthousiasme. Parmi les treize artistes de cette superbe troupe, qui sont accompagnés par trois musiciens, l'on note l'arrivée de Patrick Chayriguès et Marie-Bénedicte Roy dont on connait les qualités de comédienne, dans le rôle central de l'épouse pieuse. Cette pièce, avec une légèreté infinie et un magnifique sens du comique s'inscrit dans la grande tradition du vaudeville, musical qui plus est. Elle n'en oublie pas, pour autant, (et cette modernité nous enchante) d'aborder la question de la condition féminine, bien précaire alors, et plus encore dans les établissements de plaisir dont il est question ici. Au milieu des rires qui s'enchainent, le message est passé. Il était tout sauf inutile.

Le public qui viendra déguster cette « Crème de Normandie » joyeuse (et militante !) se réjouira de savoir qu'Hervé Devolder met en scène, cet été à Avignon, « Virginie et Paul » d'un autre magicien de l'écriture : Jacques Mougenot.