Spécial Avignon par Patrick Adler
Le Poids des Fourmis.
A l'instar du "Déclin de l'Empire Américain" et des "Invasions barbares" de Denys Arcand, les Québécois sont passés maîtres dans l'art de mêler kitsch dans la forme et réflexion poussée dans le fond. Jouissif !
Le décor : un plateau surélevé en forme de quadrilatère, entouré de couloirs de nage remplis de bulles en plastique - on se croirait chez Ikea -, dessus, un palmier cheap, en plastique aussi, qui scintille comme un sapin de Noël, deux fauteuils de bureau sur roulettes, des couleurs vives... vous l'aurez compris, on est entre Jarry et Ionesco. Ça, c'était pour la forme.
Quid du fond maintenant ? L'heure est grave. Comme le propos à venir. David Paquet, l'auteur, se mue en lanceur d'alertes. Philippe Cyr, le metteur en scène, va insuffler force et humour pour rendre digeste ce "Starmania" revisité en quelques feuillets. Offensif dans le discours, il donne à tous les personnages un caractère très typé, voire clownesque - on sort même les langues de belle-mère -, histoire de dédramatiser... tout en ne lâchant rien sur l'objectif. Car dans cette élection bidonnée dans l'école pour une "Semaine du futur fantasmée", il est question de sauver la planète, de s'affranchir du système et surtout d'être "nécessaire".
Chacun s'y emploie à sa manière, selon sa nature. L'une, véhémente et rebelle, y met le ton, l'autre, plus timoré avance plus doucement. Mais tous sont concernés, même la libraire... sauf peut-être le Directeur de cette école imaginaire qui attend la retraite avec passivité. Il rappelle un peu cette réplique-culte d'un autre film culte - encore un Québécois - : "La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal".
Dans cette critique sociale très acerbe - adoucie par ce délicieux accent canadien - la contrainte donnée par le poids de la société n'est rien par rapport au poids de l'empathie. La démagogie aura-t-elle raison de tout ? La question est posée mais quand l'espoir de l'union des forces surgit dans la pièce, c'est un torrent d'émotions qui vous envahit. Avec un casting aussi brillant, un texte et une mise en scène au cordeau sur fond d'accent québécois jubilatoire, laissez-vous transporter pendant quatre-vingt minutes dans cette réflexion lucide sur l'état du monde, plus joyeuse que celle de Greta Thunberg.
Quid du fond maintenant ? L'heure est grave. Comme le propos à venir. David Paquet, l'auteur, se mue en lanceur d'alertes. Philippe Cyr, le metteur en scène, va insuffler force et humour pour rendre digeste ce "Starmania" revisité en quelques feuillets. Offensif dans le discours, il donne à tous les personnages un caractère très typé, voire clownesque - on sort même les langues de belle-mère -, histoire de dédramatiser... tout en ne lâchant rien sur l'objectif. Car dans cette élection bidonnée dans l'école pour une "Semaine du futur fantasmée", il est question de sauver la planète, de s'affranchir du système et surtout d'être "nécessaire".
Chacun s'y emploie à sa manière, selon sa nature. L'une, véhémente et rebelle, y met le ton, l'autre, plus timoré avance plus doucement. Mais tous sont concernés, même la libraire... sauf peut-être le Directeur de cette école imaginaire qui attend la retraite avec passivité. Il rappelle un peu cette réplique-culte d'un autre film culte - encore un Québécois - : "La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal".
Dans cette critique sociale très acerbe - adoucie par ce délicieux accent canadien - la contrainte donnée par le poids de la société n'est rien par rapport au poids de l'empathie. La démagogie aura-t-elle raison de tout ? La question est posée mais quand l'espoir de l'union des forces surgit dans la pièce, c'est un torrent d'émotions qui vous envahit. Avec un casting aussi brillant, un texte et une mise en scène au cordeau sur fond d'accent québécois jubilatoire, laissez-vous transporter pendant quatre-vingt minutes dans cette réflexion lucide sur l'état du monde, plus joyeuse que celle de Greta Thunberg.
Paru le 01/07/2024