Dossier par Philippe Escalier
L’ouverture du Théâtre des Gémeaux Parisiens
Les 14 et 15 septembre 2024 sont deux dates à marquer d'une pierre blanche pour les amateurs de théâtre : l'est parisien accueille un nouveau lieu de 300 places au confort inégalé, doté d'une programmation qualitative et frère jumeau des Gémeaux d'Avignon. Durant ces deux journées spéciales, les parisiens pourront découvrir en avant-première « Belles de scène » l'immense succès signé Jeffrey Hatcher.
Avec ses directeurs, Nathalie Lucas et Serge Paumier, nous vous présentons les premiers spectacles programmés, dont « Histoires comme ça », un musical familial inspiré de Rudyard Kipling signé Olivier Morançais auquel nous donnons aussi la parole.
« Le Petit coiffeur » de Jean-Philippe Daguerre fait partie de cette toute première programmation. Un choix qui s'imposait du fait du phénoménal succès avignonnais de ces deux dernières années et pour faire oublier que la Covid a injustement privé les parisiens de cette réussite sur la durée. Viennent ensuite des spectacles jamais joués à Paris (ce sera le cas de 6 pièces sur 8) comme « Formica » de Fabcaro qui a fait une tournée triomphale à Nantes et à Lyon où, comme le dit Serge Paumier, « il a fallu pousser les murs ! ».
« Pendant tout le trimestre, nous avons voulu nous mettre à l'écoute de la population, à la fois celle qui ne peut pas venir à 19 h et celle pour qui 21h, c'est un peu tard. Par conséquent, chaque spectacle du soir verra son horaire alterner, un jour sur deux. Dans la mesure du possible, c'est une politique que nous allons essayer de garder. Pour « Belles de scène », programmées au second trimestre, le décor imposant nous oblige à garder 21h. « Le Père Goriot » ainsi que « Le Choix des âmes » font partie des premières à Paris » précise Nathalie Lucas, avant de mettre en évidence cette idée de « maison commune » qui vit en permanence.
À côté de la programmation « classique » allant du mercredi au dimanche, vont exister les lundis et mardis des Gémeaux. C'est sur ce créneau que seront présentés « Le Père Goriot » avec Delphine Depardieu (ce sera une création) ou « Le Souper » avec Daniel et William Mesguich. À quoi il convient d'ajouter une particularité : chaque jour du weekend permettra de voir quatre spectacles, le samedi à 14h30, 16h30, 19h et 21h et le dimanche à 11h, 15h, 17h, 19h.
À noter que les 6 premières, entre le 19 et la fin septembre, seront accompagnées d'un pot qui permettra, chaque fois, de présenter l'ensemble de cette première grande programmation. Histoire de souligner à quel point l'ouverture des Gémeaux Parisiens sera bien l'évènement de cette rentrée théâtrale 2024-2025.
Olivier Morançais et « Histoires comme ça »
Début octobre, Les Gémeaux Parisiens créent « Histoires comme ça » adaptées de Kipling par Yves Lecordier et Olivier Morançais qui en signe aussi la mise en scène et qui nous parle du spectacle.
Comédien, directeur de compagnie, metteur en scène de théâtre et d'opéra, Olivier Morançais est aussi directeur-programmateur de théâtre de ville, le dernier en date (2022) étant le Kiasma à Castelnau-le-Lez. Un riche parcours mis au service d'un spectacle musical familial très original.
À quel moment avez-vous décidé de créer « Histoires comme ça » ?
J'ai fait ce choix de textes il y a plus d'une dizaine d'années. Yves Lecordier (qui est un parolier célèbre ayant écrit pour de grands artistes) en avait déjà fait une adaptation musicale avec Enzo Enzo. Il m'a donné son livret et comme je travaillais à ce moment-là sur des mises en scène d'opéras à Herblay, j'ai voulu en faire une adaptation basée sur les cinq voix principales de l'opéra, à savoir, basse pour le crocodile, baryton pour le dromadaire, ténor pour l'éléphant, soprano pour le chat et mezzo-soprano pour la girafe. Avec Yves Lecordier, nous avons décidé de travailler ensemble, c'était en 2010. J'ai décidé de la dramaturgie, scène par scène, en choisissant mes animaux. Les toutes premières paroles ont été alors écrites par Yves mais le projet est resté dans les tiroirs. L'an dernier, Nathalie Lucas, avec qui j'ai travaillé à plusieurs reprises, m'a appelé. Cela m'a donné l'occasion de lui parler de ce projet qui lui a plu. Avec Serge Paumier, ils ont décidé de le produire.
Le musicien est arrivé après ?
Yves Lecordier avait l'habitude de travailler avec le compositeur François Debaecker. Nous lui avons demandé de faire la musique, c'est donc une œuvre à trois. J'ai fait ensuite un casting pour le choix des chanteurs qui devaient avoir des qualités à la fois vocales et théâtrales, ce spectacle pouvant servir de support pédagogique pour se familiariser avec les voix, dans le domaine du chant, de la comédie musicale ou de l'opéra. Notre choix s'est porté sur Nathalie Lucas, en alternance avec Estelle Andrea, Magali Palies, Luc-Emmanuel Betton, Simon Lehuraux et Guillaume Sorel.
Quel serait le sens de « Histoires comme ça » et qu'avez-vous rajouté à l'œuvre originelle ?
Au travers de ce que raconte Rudyard Kipling, nous assistons à une quête de ces animaux sauvages, chacun d'entre eux traversant sa vie, ce qu'il est mais aussi ce qu'il doit devenir, avec un certain nombre de surprises et d'explications. Tous sont guidés par le chat qui est le philosophe de l'histoire et qui les dirige subtilement. C'est un véritable conte initiatique. Nous en faisons un moment musical (avec une bande son très travaillée) et théâtral. Personne n'avait encore imaginé créer un spectacle musical sur ce texte de Kipling qui est très différent du « Livre de la jungle ». Outre la partie musicale, notre apport a consisté à créer une unité entre ces histoires qui, à l'origine, étaient indépendantes les unes des autres. Et d'ailleurs, l'interférence des animaux entres eux que nous avons pu imaginer est une façon d'enrichir cette œuvre qui véhicule un très beau message.
« Le Petit coiffeur » de Jean-Philippe Daguerre fait partie de cette toute première programmation. Un choix qui s'imposait du fait du phénoménal succès avignonnais de ces deux dernières années et pour faire oublier que la Covid a injustement privé les parisiens de cette réussite sur la durée. Viennent ensuite des spectacles jamais joués à Paris (ce sera le cas de 6 pièces sur 8) comme « Formica » de Fabcaro qui a fait une tournée triomphale à Nantes et à Lyon où, comme le dit Serge Paumier, « il a fallu pousser les murs ! ».
« Pendant tout le trimestre, nous avons voulu nous mettre à l'écoute de la population, à la fois celle qui ne peut pas venir à 19 h et celle pour qui 21h, c'est un peu tard. Par conséquent, chaque spectacle du soir verra son horaire alterner, un jour sur deux. Dans la mesure du possible, c'est une politique que nous allons essayer de garder. Pour « Belles de scène », programmées au second trimestre, le décor imposant nous oblige à garder 21h. « Le Père Goriot » ainsi que « Le Choix des âmes » font partie des premières à Paris » précise Nathalie Lucas, avant de mettre en évidence cette idée de « maison commune » qui vit en permanence.
À côté de la programmation « classique » allant du mercredi au dimanche, vont exister les lundis et mardis des Gémeaux. C'est sur ce créneau que seront présentés « Le Père Goriot » avec Delphine Depardieu (ce sera une création) ou « Le Souper » avec Daniel et William Mesguich. À quoi il convient d'ajouter une particularité : chaque jour du weekend permettra de voir quatre spectacles, le samedi à 14h30, 16h30, 19h et 21h et le dimanche à 11h, 15h, 17h, 19h.
À noter que les 6 premières, entre le 19 et la fin septembre, seront accompagnées d'un pot qui permettra, chaque fois, de présenter l'ensemble de cette première grande programmation. Histoire de souligner à quel point l'ouverture des Gémeaux Parisiens sera bien l'évènement de cette rentrée théâtrale 2024-2025.
Olivier Morançais et « Histoires comme ça »
Début octobre, Les Gémeaux Parisiens créent « Histoires comme ça » adaptées de Kipling par Yves Lecordier et Olivier Morançais qui en signe aussi la mise en scène et qui nous parle du spectacle.
Comédien, directeur de compagnie, metteur en scène de théâtre et d'opéra, Olivier Morançais est aussi directeur-programmateur de théâtre de ville, le dernier en date (2022) étant le Kiasma à Castelnau-le-Lez. Un riche parcours mis au service d'un spectacle musical familial très original.
À quel moment avez-vous décidé de créer « Histoires comme ça » ?
J'ai fait ce choix de textes il y a plus d'une dizaine d'années. Yves Lecordier (qui est un parolier célèbre ayant écrit pour de grands artistes) en avait déjà fait une adaptation musicale avec Enzo Enzo. Il m'a donné son livret et comme je travaillais à ce moment-là sur des mises en scène d'opéras à Herblay, j'ai voulu en faire une adaptation basée sur les cinq voix principales de l'opéra, à savoir, basse pour le crocodile, baryton pour le dromadaire, ténor pour l'éléphant, soprano pour le chat et mezzo-soprano pour la girafe. Avec Yves Lecordier, nous avons décidé de travailler ensemble, c'était en 2010. J'ai décidé de la dramaturgie, scène par scène, en choisissant mes animaux. Les toutes premières paroles ont été alors écrites par Yves mais le projet est resté dans les tiroirs. L'an dernier, Nathalie Lucas, avec qui j'ai travaillé à plusieurs reprises, m'a appelé. Cela m'a donné l'occasion de lui parler de ce projet qui lui a plu. Avec Serge Paumier, ils ont décidé de le produire.
Le musicien est arrivé après ?
Yves Lecordier avait l'habitude de travailler avec le compositeur François Debaecker. Nous lui avons demandé de faire la musique, c'est donc une œuvre à trois. J'ai fait ensuite un casting pour le choix des chanteurs qui devaient avoir des qualités à la fois vocales et théâtrales, ce spectacle pouvant servir de support pédagogique pour se familiariser avec les voix, dans le domaine du chant, de la comédie musicale ou de l'opéra. Notre choix s'est porté sur Nathalie Lucas, en alternance avec Estelle Andrea, Magali Palies, Luc-Emmanuel Betton, Simon Lehuraux et Guillaume Sorel.
Quel serait le sens de « Histoires comme ça » et qu'avez-vous rajouté à l'œuvre originelle ?
Au travers de ce que raconte Rudyard Kipling, nous assistons à une quête de ces animaux sauvages, chacun d'entre eux traversant sa vie, ce qu'il est mais aussi ce qu'il doit devenir, avec un certain nombre de surprises et d'explications. Tous sont guidés par le chat qui est le philosophe de l'histoire et qui les dirige subtilement. C'est un véritable conte initiatique. Nous en faisons un moment musical (avec une bande son très travaillée) et théâtral. Personne n'avait encore imaginé créer un spectacle musical sur ce texte de Kipling qui est très différent du « Livre de la jungle ». Outre la partie musicale, notre apport a consisté à créer une unité entre ces histoires qui, à l'origine, étaient indépendantes les unes des autres. Et d'ailleurs, l'interférence des animaux entres eux que nous avons pu imaginer est une façon d'enrichir cette œuvre qui véhicule un très beau message.
Paru le 16/09/2024