Comédie de saison, « Vive le vent » nous transporte en Laponie ou deux lutins, un syndicaliste rusé et un gentil simplet essayent de travailler sur la prochaine livraison du 24 décembre, tout en comptabilisant les enfants qui appellent pour dire qu'ils ne croient plus au Père Noël. Ce dernier, en burn out, brille par son absence et seule sa compagne, nymphomane assumée, est présente pour faire tourner la boite qu'un génie de la finance français entend racheter.

C'est sur cette trame des plus improbables que vont se dérouler une série d'évènements tous plus délirants les uns que les autres. Nos trois auteurs, malgré cette frénétique folie ne reculant devant aucune audace pour célébrer l'absurde et l'irrationnel, ont su écrire un texte d'une parfaite agilité, avec d'excellentes formules qui s'enchaînent et font mouche, non sans égratigner au passage une économie mondialiste devenue dingue.

Mis en scène par Philippe Lelièvre, Enora Malagré, Sören Prevost, Paul Lefèvre, Philippe Dusseau et Benjamin Baffie peuvent s'en donner à cœur joie. Avec le talent et la grande maitrise que nécessite ce genre de texte, ils apportent à leur personnage une belle dimension et une redoutable énergie. Le public ne peut que les suivre dans cette tempête jubilatoire qui décoiffe !


Benjamin Baffie

Abonné au registre de la comédie qu'il affectionne et dans lequel il s'épanouit, ce jeune comédien de 28 ans a commencé sa formation à seize ans avec Francine Walter au Théâtre de l'Atelier avant de suivre les Cours Florent. Dans les douze pièces qu'il a déjà à son actif, on remarque notamment « Toc Toc » qu'il joue plus de 500 fois à partir de 2016, mais aussi « Douce-Amère » avec Michel Fau et Mélanie Doutey en 2019.
Dans « Vive le vent », il incarne un jeune requin de la finance, toujours cravaté, un personnage peu recommandable, assez jouissif à interpréter comme l'était son rôle de politicien aux dents longues dans « Le Jeu de la vérité » de Philippe Lellouche, qu'il a joué en tournée.

« Mais il s'est passé beaucoup de choses pour « Vive le vent » pièce à laquelle le regretté Yannik Mazzilli, emporté en juillet dernier par la maladie, devait participer. C'est Paul Lefèvre, un super acteur venu du cinéma et de la télé, qui fait ses débuts au théâtre avec nous, qui l'a remplacé » nous dit-il avant de préciser qu'il a décroché ce rôle, l'obligeant à être en costume, lui qui n'en porte jamais, quand il s'est agi de remplacer Philippe Lelièvre parti en tournée avec Daniel Russo.

Benjamin Baffie a écrit avec Jérémie Duvall, belle rencontre faite sur le tournage de « Versus » en 2019, « Une fille pour deux » qu'il a joué au Théâtre de Dix Heures. Les deux amis, qui ont réalisé un court-métrage, « Cramés » actuellement en ligne sur My Canal, sont en train de finaliser une seconde pièce abordant des thèmes sérieux sous l'angle de la comédie. À l'image, Benjamin Baffie était cette année à l'affiche du film de Thomas et Dimitri Lemoine, « La Gardav' » et au générique des séries « Capitaine Marleau » et « Le Secret d'Alba ». Autant dire qu'il a le vent en poupe !