On attendait ( forcément ) l'Opus 3 de la Trilogie « Délis-ieuse » : un récit qui fait sens avec une théâtralité sans cesse renouvelée. Côté décors, après les néons et le tabouret des deux premiers Opus, il nous annonce... une surprise !

Mickaël Délis a choisi cette fois d'interroger la transmission, la paternité, la filiation. Et donc... le patriarcat, en posant les vraies questions et là, pêle-mêle, dans un flot ininterrompu de mots (choisis, comme toujours, l'écouter est un régal) il questionne : pourquoi a-t-on constamment essentialisé les mères ? Comment réinventer le lien, réenchanter les pères ? Quid du rapport comptable entre le père et la mère ? N'y aurait-il pas un rapport (et un bug) entre capitalisme et solidarité sociale ? Que va-t-on raconter à ses enfants nés du sperme d'un donneur X ? Et pourquoi, au fait, y a-t-il pénurie de donneurs ?

Toutes ces interrogations arrivent à point nommé après la disparition de sa maman et l'entretien, comme le spectacle qui va suivre, est une formidable ode aux mères, à leur courage, à leur sens inné du don.
Mickaël va dérouler, une heure durant, ses allers-retours à l'hôpital comme donneur de sperme, ses rendez-vous chez le psychiatre, la lettre qu'il va écrire aux enfants nés de sa semence. Plutôt qu'une conférence ex-cathedra, Mickaël choisit, comme toujours, de théâtraliser le sujet. On retrouvera donc ses référents habituels : famille, amis, ses ex... Il l'a promis, ça va déménager ! Ces paillettes, comme son sourire et son intelligence nous éblouissent déjà !