Zoom par Philippe Escalier
Tout va mâle
Grand Point Virgule
Alex Goude s'attaque à la panne des sens.
Après avoir conquis plus de 100 000 spectateurs avec "Ménopause", Alex Goude récidive au Grand Point Virgule avec "Tout va mâle", une comédie musicale qui ose enfin parler de ce dont les hommes ne parlent jamais. Cette fois, le metteur en scène vise là où ça fait mal : dans l'ego masculin, cette zone sensible entre les certitudes ébranlées et les performances défaillantes.
Après avoir conquis plus de 100 000 spectateurs avec "Ménopause", Alex Goude récidive au Grand Point Virgule avec "Tout va mâle", une comédie musicale qui ose enfin parler de ce dont les hommes ne parlent jamais. Cette fois, le metteur en scène vise là où ça fait mal : dans l'ego masculin, cette zone sensible entre les certitudes ébranlées et les performances défaillantes.
Thomas, patron quinquagénaire aux bouffées de chaleur inquiétantes, Romain, bibliothécaire confronté aux mystères des applications de rencontre, et Jérémy, jeune coach sportif déjà épuisé avant trente ans. Trois hommes que tout oppose mais qu'un même malaise réunit dans le cabinet de Becky, sexothérapeute aux méthodes peu orthodoxes. Cette femme au franc-parler ravageur va les bousculer, les déshabiller émotionnellement et tenter de remettre tout ce petit monde debout. De partout.
Le génie du spectacle tient dans sa capacité à aborder un sujet potentiellement miné sans jamais déraper ni verser dans le pamphlet. Grâce à une belle série de bons mots diablement efficaces, l'on rit des travers, des maladresses, des paniques de ces écorchés vifs confrontés aux mutations du monde contemporain, mais on s'attache aussi à leurs trajectoires. Car derrière le rire affleure une vraie réflexion sur la place des hommes dans une société en pleine recomposition, entre fin du patriarcat, applications de rencontre et injonctions contradictoires.
L'atout majeur de "Tout va mâle" réside aussi et surtout dans son habillage musical. Les compositions de Philippe Gouadin et Frédéric Ruiz, portées par des chorégraphies débridées, transforment chaque scène en petit événement sonore. Les quatre interprètes passent du chant au jeu avec une aisance remarquable, portés par une énergie qui ne faiblit jamais. Cette vitalité scénique confère au spectacle un rythme endiablé. À aucun moment l'attention du spectateur ne retombe ! Comment pourrait-il en être autrement quand quatre artistes chantent, dansent, et jouent avec une aisance remarquable et une générosité communicative. Ana Adams incarne cette Becky capable de faire trembler les fondations du patriarcat à coups de répliques bien senties. Face à elle, Pascal Nowak, chanteur, danseur et comédien ayant su multiplier les projets musicaux, Frank Ducroz, jeune talent formé à l'AICOM et habitué des comédies musicales, et Édouard Collin, révélé dans de nombreuses comédies de boulevard et auteur du touchant "Mes Adorées", forment un trio masculin aussi attachant que ridicule.
Loin de tomber dans le mâle-bashing primaire, Alex Goude et son coauteur Jean-Jacques Thibaud proposent une comédie jubilatoire qui scrute avec tendresse la fragilité masculine contemporaine. On rit des érections capricieuses et des testostérones en berne, mais on découvre surtout des hommes perdus face aux bouleversements d'un monde qui les oblige enfin à se remettre en question. La force du spectacle réside dans cette capacité à faire de la vulnérabilité masculine non plus une honte mais un sujet de théâtre total, rythmé, jouissif.
Parfait moment de divertissement, "Tout va mâle" alterne avec brio numéros musicaux déjantés et moments d'émotion sincère. Les femmes y trouvent matière à sourire complice, les hommes à se reconnaître sans culpabilité. Cette cure de jovialité administrée pendant quatre-vingt-dix minutes file à toute allure. À la sortie, on fredonne les refrains et on repart avec la conviction réjouissante que, comme la guerre de Troie, celle des sexes n'aura pas lieu.
Le génie du spectacle tient dans sa capacité à aborder un sujet potentiellement miné sans jamais déraper ni verser dans le pamphlet. Grâce à une belle série de bons mots diablement efficaces, l'on rit des travers, des maladresses, des paniques de ces écorchés vifs confrontés aux mutations du monde contemporain, mais on s'attache aussi à leurs trajectoires. Car derrière le rire affleure une vraie réflexion sur la place des hommes dans une société en pleine recomposition, entre fin du patriarcat, applications de rencontre et injonctions contradictoires.
L'atout majeur de "Tout va mâle" réside aussi et surtout dans son habillage musical. Les compositions de Philippe Gouadin et Frédéric Ruiz, portées par des chorégraphies débridées, transforment chaque scène en petit événement sonore. Les quatre interprètes passent du chant au jeu avec une aisance remarquable, portés par une énergie qui ne faiblit jamais. Cette vitalité scénique confère au spectacle un rythme endiablé. À aucun moment l'attention du spectateur ne retombe ! Comment pourrait-il en être autrement quand quatre artistes chantent, dansent, et jouent avec une aisance remarquable et une générosité communicative. Ana Adams incarne cette Becky capable de faire trembler les fondations du patriarcat à coups de répliques bien senties. Face à elle, Pascal Nowak, chanteur, danseur et comédien ayant su multiplier les projets musicaux, Frank Ducroz, jeune talent formé à l'AICOM et habitué des comédies musicales, et Édouard Collin, révélé dans de nombreuses comédies de boulevard et auteur du touchant "Mes Adorées", forment un trio masculin aussi attachant que ridicule.
Loin de tomber dans le mâle-bashing primaire, Alex Goude et son coauteur Jean-Jacques Thibaud proposent une comédie jubilatoire qui scrute avec tendresse la fragilité masculine contemporaine. On rit des érections capricieuses et des testostérones en berne, mais on découvre surtout des hommes perdus face aux bouleversements d'un monde qui les oblige enfin à se remettre en question. La force du spectacle réside dans cette capacité à faire de la vulnérabilité masculine non plus une honte mais un sujet de théâtre total, rythmé, jouissif.
Parfait moment de divertissement, "Tout va mâle" alterne avec brio numéros musicaux déjantés et moments d'émotion sincère. Les femmes y trouvent matière à sourire complice, les hommes à se reconnaître sans culpabilité. Cette cure de jovialité administrée pendant quatre-vingt-dix minutes file à toute allure. À la sortie, on fredonne les refrains et on repart avec la conviction réjouissante que, comme la guerre de Troie, celle des sexes n'aura pas lieu.
Paru le 28/10/2025
(7 notes) GRAND POINT VIRGULE Jusqu'au dimanche 4 janvier 2026
SPECTACLE MUSICAL à partir de 15 ans. Thomas, 58 ans, PDG d'une agence de pub, Romain, 42 ans, bibliothécaire, Jérémy, 25 ans, coach sportif, n'ont absolument rien en commun et pourtant ils traversent tous le même... coup de mou : une crise d'identité terrible de leur masculinité (et de leur virilité). Fin du patriarcat, culte de la p...
|




