Zoom par Patrick Adler
Toute Nue
Tempête
Avis de coup de vent à La Tempête.
Il y fait chaud, très chaud, l'eau s'infiltre de partout. À la fluidité du texte répondent des bourrasques de rires. On en ressort... douchés !
Il y fait chaud, très chaud, l'eau s'infiltre de partout. À la fluidité du texte répondent des bourrasques de rires. On en ressort... douchés !
Recette d'un boulevard réussi :
Prenez des textes de Feydeau , mixez les avec ceux de Lars Norén, veillez à bien respecter les fondamentaux et les proportions (portes qui claquent, situations incongrues, répétitions, courses-poursuites), pour plus de volume, ajoutez d'autres espaces à la scène centrale, de la vidéo, battez au fouet d'une batterie qui va rythmer le tout - ce qui fait, comme on dit, que la mayonnaise prend - humectez, humectez encore et toujours, évitez les grumeaux, les borborygmes suffisent, allez-y franchement, utilisez les accessoires à votre disposition (tuyaux, pommeaux de douche), pour éviter que le tout déborde avant la cuisson (baignoire et cabine de douche peuvent entrer dans la préparation) et apprêtez-vous à servir.
Pour ce faire, ne soyez pas petit bras, soyez "Palace", choisissez une brigade aguerrie aux grands textes, aux rythmes soutenus - à l'instar du soufflé, ça ne doit en aucun cas retomber et donc arriver à point -, montrez-vous galant, mettez en valeur l'élément féminin du groupe - elle est comme votre pièce (montée) : féministe, plus salée que sucrée à en juger par ses punchlines acérées. En reprenant le pouvoir, le sexe dit faible donne le ton, devient la tendance gustative majeure. Vous aimez les plats relevés ? Gratinés ? Loin du "look nice and please your man", la serveuse comme le plat vont vous surprendre. Vous la figuriez invisible ? Erreur fatale. Son corps est une arme. Elle avance. Chaud devant !
Dans la cuisine de Feydeau comme dans celle de Norén, ça sent le roussi chez les mâles qui goûtent fort peu cette sauce transgressive, cette ambition moquée. Le public, lui, déguste, entre deux éclats de rire, cette petite vengeance féminine qui évolue au fil des siècles. La recette est connue, Deschamps - Makaieff l'ont adaptée avec le succès qu'on sait. Mais avec Emilie Anna Maillet - chef assurément étoilé (e) - ce n'est en rien du réchauffé, c'est unique, original, puissant, politiquement incorrect mais jouissif au palais. Quel bonheur !
Prenez des textes de Feydeau , mixez les avec ceux de Lars Norén, veillez à bien respecter les fondamentaux et les proportions (portes qui claquent, situations incongrues, répétitions, courses-poursuites), pour plus de volume, ajoutez d'autres espaces à la scène centrale, de la vidéo, battez au fouet d'une batterie qui va rythmer le tout - ce qui fait, comme on dit, que la mayonnaise prend - humectez, humectez encore et toujours, évitez les grumeaux, les borborygmes suffisent, allez-y franchement, utilisez les accessoires à votre disposition (tuyaux, pommeaux de douche), pour éviter que le tout déborde avant la cuisson (baignoire et cabine de douche peuvent entrer dans la préparation) et apprêtez-vous à servir.
Pour ce faire, ne soyez pas petit bras, soyez "Palace", choisissez une brigade aguerrie aux grands textes, aux rythmes soutenus - à l'instar du soufflé, ça ne doit en aucun cas retomber et donc arriver à point -, montrez-vous galant, mettez en valeur l'élément féminin du groupe - elle est comme votre pièce (montée) : féministe, plus salée que sucrée à en juger par ses punchlines acérées. En reprenant le pouvoir, le sexe dit faible donne le ton, devient la tendance gustative majeure. Vous aimez les plats relevés ? Gratinés ? Loin du "look nice and please your man", la serveuse comme le plat vont vous surprendre. Vous la figuriez invisible ? Erreur fatale. Son corps est une arme. Elle avance. Chaud devant !
Dans la cuisine de Feydeau comme dans celle de Norén, ça sent le roussi chez les mâles qui goûtent fort peu cette sauce transgressive, cette ambition moquée. Le public, lui, déguste, entre deux éclats de rire, cette petite vengeance féminine qui évolue au fil des siècles. La recette est connue, Deschamps - Makaieff l'ont adaptée avec le succès qu'on sait. Mais avec Emilie Anna Maillet - chef assurément étoilé (e) - ce n'est en rien du réchauffé, c'est unique, original, puissant, politiquement incorrect mais jouissif au palais. Quel bonheur !
Paru le 17/05/2024
(17 notes) Cartoucherie - La Tempête Du jeudi 16 mai au dimanche 26 mai 2024
THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Pourquoi marier Feydeau et Lars Norén ? Cela peut sembler incongru de rapprocher l’espièglerie du premier avec la violence et les répliques cinglantes du second. Et pourtant cela crée des frictions intéressantes pour questionner la place des femmes dans la société aujourd’hui. En télescopant l’uni...
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