Pépite par Patrick Adler
Jacques de Bascher
Douloureusement…Positif!
Dans ce biopic scénique de Jacques de Bascher imaginé par Gabriel Marc nous voici plongés dans le décadent et le merveilleux des années 70/80, années-tourbillon ...jusqu'à l'arrivée du SIDA.
Il est là, longiligne, élégamment vêtu, dans cette journée particulière où, seul, il rassemble ses souvenirs et enregistre une dernière cassette pour son compagnon Karl Lagerfeld. Lui, c'est Jacques de Bascher, parfois complété de « de Beaumarchais » pour la beauté de la particule dédoublée. Il est comme ça, Jacques, il aime en rajouter. Excentrique, désuet, profond, désinvolte, pusillanime, grave et ...toujours chic. Il est tout cela à la fois. Il assume d'aimer plaire et il le dit, haut et fort : « La séduction est la plus drôle des distractions » . Et il plait ainsi. Il fascine, il aimante, il est dans le game. Dans le «Plutôt mourir que d'être oublié ». Avec ses faux airs de Freddy Mercury avec sa moustache - lequel des deux a inspiré l'autre ? - il est un dandy rockn'roll. Il se joue des situations, des quolibets - Just a gigolo ? Un bon titre, pour lui -, du quotidien, lui va plus loin que le réel, il anticipe, il influence, il sent l'humeur du monde, enfin de son monde, un monde décalé, un monde où se côtoient sans vergogne le merveilleux et le sordide, le bon goût vestimentaire et la déprave.
Dans ce seul en scène quasi hypnotique où l'on voit défiler toute sa vie d'homme infiniment libre, ses soirées endiablées, ses ébats sexuels, ses prises de coke, ses rencontres d'un soir, son seul et unique amour : Karl, son amant si particulier Yves St Laurent, son teddy-bear, son téléphone, ses jalousies, ses peurs, on est pris dans un tourbillon. Comme lui, depuis qu'il se sait « plombé » par le VIH. Ca aussi, il le dit : « La liberté se paie ». Le positif qu'on accordait à son sourire carnassier , à son œil charmeur, à sa logorrhée verbale, à son débit extravagant prend un autre sens avec le virus. Le loup arrogant des nuits Parisiennes s'est mué en un tournemain en mouton fragile dans une chambre occupée par ses fantômes et ses souvenirs
Le propos est cru - le spectacle est interdit au moins de 16 ans - mais la performance est belle. Gabriel Marc est à la fois l'auteur et l'interprète de ce Jacques de Bascher qu'il incarne à la perfection, au point même de lui ressembler. Il réussit ce tour de force - saluons la mise en scène de Giulia Braoudé - de mêler le malaisant et l'élégant. Convaincant !
Dans ce seul en scène quasi hypnotique où l'on voit défiler toute sa vie d'homme infiniment libre, ses soirées endiablées, ses ébats sexuels, ses prises de coke, ses rencontres d'un soir, son seul et unique amour : Karl, son amant si particulier Yves St Laurent, son teddy-bear, son téléphone, ses jalousies, ses peurs, on est pris dans un tourbillon. Comme lui, depuis qu'il se sait « plombé » par le VIH. Ca aussi, il le dit : « La liberté se paie ». Le positif qu'on accordait à son sourire carnassier , à son œil charmeur, à sa logorrhée verbale, à son débit extravagant prend un autre sens avec le virus. Le loup arrogant des nuits Parisiennes s'est mué en un tournemain en mouton fragile dans une chambre occupée par ses fantômes et ses souvenirs
Le propos est cru - le spectacle est interdit au moins de 16 ans - mais la performance est belle. Gabriel Marc est à la fois l'auteur et l'interprète de ce Jacques de Bascher qu'il incarne à la perfection, au point même de lui ressembler. Il réussit ce tour de force - saluons la mise en scène de Giulia Braoudé - de mêler le malaisant et l'élégant. Convaincant !
Paru le 14/06/2023
(40 notes) CONTRESCARPE (LE) Du vendredi 15 juillet 2022 au vendredi 30 juin 2023
SEUL-E EN SCÈNE à partir de 16 ans. " J'ai été le compagnon de Karl Lagerfeld et l'amant d'Yves Saint-Laurent... Mais de moi que reste-t-il ? "
1984, Jacques De Bascher, le prince des nuits parisiennes, apprend qu’il est positif au VIH. Paris lui tourne le dos, il se retrouve seul dans son appartement. Il redécouvre ses enregistrem...
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